Un festival à Tizi Ouzou, un deuxième à Béjaïa, un autre à Tamanrasset, un autre à Alger, puis un dernier à Tlemcen avant le colloque de Djanet. Quasiment en même temps dans un pays dont on entend tous les jours dire la misère culturelle, ça fait quand même quelque chose. Non pas que l'Algérie est en train de rayonner en termes de spectacles et de faits culturels dans tout ce que cela suppose, sans qu'on le sache, mais à des longues et douloureuses années de vraie disette, ces manifestations, toutes velléitaires qu'elles soient, nous rappellent quand même que la dynamique de la vie est en train de prendre le dessus sur la stratégie de la mort. Il faut pourtant bien tempérer quelques ardeurs visant à faire de ce genre d'«événements» la panacée du bonheur. Pour trois raisons au moins, il faut considérer ces rencontres pour ce qu'elles sont : des moments de… rencontres. La première est qu'elles sont censées rassembler des talents, des passions et des promoteurs d'un genre partagé, couronner les arts et les sortir de leurs production et consommation quotidiennes, de préférence dans ce que le genre fait de meilleur, que les participants soient soumis ou non à la compétition. Le moins qu'on puisse dire est que ce n'est pas le cas, puisque ce genre de manifestations, telles que conçues chez nous, sert à la fois de «prétexte» à la production, ce qui donne souvent des œuvres de piètre qualité, des «opportunités» de show business qui déteignent de manière hégémonique sur les promesses culturelles des manifestations et un public qui ne partage rien parce que les organisateurs pensent toujours réussir leurs sorties sans lui. Voilà qui introduit donc la deuxième raison. Nous n'avons rien inventé, une manifestation culturelle qui a l'ambition de s'inscrire dans la tradition ne peut s'imposer sans ancrage dans son espace de déroulement. Et au point où en sont les choses, on ne voit pas vraiment un rendez-vous qui tient une ville en haleine et passionne une région. Les raisons ? Plusieurs, mais la plus significative est le manque d'implication. La troisième enfin est le choix des genres. Non pas qu'un type de musique, de théâtre ou de danse soit plus respectable qu'un autre, mais le problème est qu'on improvise un peu trop de manifestations dans des genres où nous n'avons pas grand-chose à montrer. Cette raison-là nous ramène au constat de départ : un festival doit couronner l'action culturelle et artistique permanente, ça ne tient pas lieu de politique. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir