La campagne labours-semailles, qui tire à sa fin, s'est déroulée dans de bonnes conditions, a indiqué, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa. Lors d'une réunion d'évaluation tenue à cet effet, le ministre a convié ses cadres et les céréaliculteurs à redoubler d'efforts pour augmenter le taux de rendement à l'hectare pour passer de la moyenne actuelle de 16,5 q/ha à 25 q/ha. «Même cet objectif reste loin des capacités réelles», a-t-il remarqué. L'amélioration du rendement, enchaîne Nouredine Kehal, directeur de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), reste tributaire d'autres facteurs. En dressant un bilan de la campagne, il a mentionné l'amélioration de la qualité de semences utilisées cette année puisque 85% des 1,1 million de quintaux livrés aux agriculteurs sont des semences certifiées. Une nette évolution par rapport à la campagne précédente qui a été soldée par la livraison de 780 000 quintaux de semences certifiées. Le traitement des semences a enregistré une hausse de 46% par rapport à l'année écoulée, car le traitement est pris en charge par l'Etat. Mais, de son avis, l'amélioration de la qualité des semences «n'est pas suffisant pour garantir l'amélioration des rendements» et devra être accompagnée par le suivi de l'itinéraire technique, conjugué à une opération de désherbage, de traitement des maladies, en plus d'une bonne pluviométrie. Comparativement à la campagne 2008-2009, une évolution de 285% a été enregistrée en termes d'utilisation des engrais phosphatés. Ainsi, une quantité de 350 000 quintaux a été utilisée. Pour la campagne 2009-2010, une superficie de 2,5 millions d'hectares a été emblavée. Engouement pour le blé dur Contrairement aux campagnes précédentes lorsqu'une superficie de 1,3 million d'hectares était consacrée à l'orge, la campagne 2009-2010 se caractérise par le recul de la superficie qui est à peine de 980 000 hectares. L'écart entre les deux campagnes, explique Nouredine Kehal, est justifié par la reconversion des agriculteurs vers le blé dur qui est plus cher que l'orge. Ce qui a motivé les agriculteurs à s'orienter vers le blé dur est le fait que son prix de vente est de 4 500 DA/q, c'est-à-dire nettement supérieur au prix de vente de l'orge qui est 2500 DA/q, a-t-il expliqué. Evoquant le volet financier, Ammar Assabah, directeur de la régulation au ministère, a avancé que 80% des 8500 dossiers relatif au crédit Rfig ont été déposés par les agriculteurs au niveau de la Banque d'agriculture et du développement rural (BADR) ont reçu des réponses. Malgré la réunion des conditions pour accompagner les céréaliculteurs, Rachid Benaissa a recommandé aux CCLS d'aider ces agriculteurs pour améliorer la prochaine production. Il a annoncé le projet d'aller vers un soutien plus ciblé, pourvu que les services agricoles de wilayas parviennent à travailler selon une approche communale. L'importation de l'orge bloquée Le ministre a saisi l'occasion de la rencontre pour annoncer que l'importation de l'orge sera suspendue cette année en raison des importants stocks dont dispose l'OAIC et qui équivaut à trois années de consommation. En vue d'augmenter les capacités de stockage, une trentaine de silos métalliques seront construits par l'OAIC pour absorber l'excédent de production. Le ministre a, par ailleurs, préconisé un recul de deux milliards de dollars de la facture alimentaire. Après les quelques pratiques frauduleuses menées par certains agriculteurs qui ont tenté de vendre du blé importé aux Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS), le ministère de l'Agriculture est déterminé à lutter contre toutes les formes de fraude ou de spéculation. Ainsi, l'Office national des aliments du bétail (ONAB) a été chargé de transformer l'orge avant de le revendre aux éleveurs.