Le glorieux village d'El Kelâa (25 km d'Ighil Ali), qui fut la capitale du royaume des Ath Abbas, où naquit et organisa sa résistance cheikh El Mokrani, n'en finit pas de connaître sa descente en enfer. Dans ce village, il y a une antenne administrative, qui pourrait épargner le déplacement des Kelâaouis jusqu'à Ighil Ali, pour un document administratif, mais cette antenne est tout bonnement fermée depuis belle lurette. «Il nous manque le personnel qui doit gérer cette antenne», déplore Saïd Bachir Cherif, élu à l'APC d'Ighil Ali. «Par le passé, ajoutera-t-il, il y avait des préposés qui y travaillaient, mais depuis qu'ils sont affectés ailleurs, nous nous sommes retrouvés sans agents de bureau.» En conséquence, les habitants d'El Kelâa sont contraints de se déplacer jusqu'à Ighil Ali, pour se faire délivrer un ou des documents administratifs. Cet éloignement a eu raison même de la scolarité des enfants de ce village, puisqu'ils poursuivent leurs études à Tizi Lekhmis, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Ces collégiens, ne bénéficient pas de transport scolaire, à l'instar de leurs semblables, mais ce sont les villageois qui ont cotisé et acheté un fourgon, pour le transport, car d'une part, l'APC d'Ighil Ali aurait refusé de leur assurer le transport, arguant que ces élèves étudient dans une autre wilaya (BBA). L'APC de Tizi Lekhmis, pour sa part, rétorque par les mêmes arguments, en soutenant que ces potaches résident dans la commune d'Ighil Ali, donc, pour elle (l'APC), c'est aux autorités locales de leur assurer le transport. Heureusement pour ces élèves, la solidarité a prévalu, mais les frais occasionnés par le transport deviennent de plus en plus lourds pour ces villageois déshérités, selon les dires de Saïd Bachir Cherif.