Le village historique d'El Kelâa (25 km d'Ighil Ali) s'apprête à commémorer demain le 139e anniversaire de la mort d'El Hadj Mohamed El Mokrani, tombé au champ d'honneur le 5 mai 1871, à Aïn Bessam (wilaya de Bouira). Demain, le village d'El Kelâa sera sous les feux de la rampe. Ses enfants célèbres et moins célèbres éparpillés un peu partout dans le pays convergeront, le temps d'une journée, vers leur village natal pour des retrouvailles chaleureuses empreintes des rituels azul a mmis n t'mourt (salut fils du bled). Des députés, de hauts gradés militaires, des personnalités historiques, des historiens, le wali de Béjaïa, les élus de l'APW et ceux des APC, des anonymes, invités pour la circonstance, seront de la partie pour animer cet anniversaire, pour rappeler ce que fut le bachagha El Mokrani et le soulèvement populaire de 1871 qu'il dirigea conjointement avec le cheikh Aheddad de Seddouk contre l'occupant barbare et sanguinaire français. A en croire certaines sources locales, il y aura du nouveau pour cette année contrairement aux précédentes, où pratiquement l'on venait rien que pour les retrouvailles autour d'un couscous succulent, pas plus. Des projets seront énoncés pour que ce village ne tombe pas dans la désuétude, et pour qu'il ne soit pas le village d'une journée seulement, mais de 365 jours de mémoire et surtout de développement, car El Kelâa jadis fut un centre de rayonnement, qui dépassa les frontières du pays. Une citadelle que construisirent le sultan hammadite Abbas et son fils l'émir Abdellah en 1511, après avoir fui Bgayet (Béjaïa) occupée par les Espagnoles.