Les travailleurs de la Société nationale de véhicules industriels sont décidés à faire entendre leur voix aux plus hautes autorités du pays. Hier, c'était le troisième jour de leur rassemblement. S'étant regroupés en face de la Snvi (Rouiba), les ouvriers déclarent être contre les dernières décisions prises lors de la réunion tripartite, tenue les 2 et 3 décembre 2009. «Les rassemblements qui se succèdent sont la conséquence de la sourde oreille de l'organisation syndicale qui n'écoute pas la base», a affirmé Mohand Ameziane Ben Mouloud, secrétaire général du syndicat de l'entreprise. Et de poursuivre : «Tout ce qui se produira aujourd'hui (hier, ndlr) et les jours à venir, la responsabilité incombe aux dirigeants.» La foule d'ouvriers était pour le moins impressionnante. Ce qui démontre une prise de position radicale. Les motifs qui ont poussé les travailleurs de la Snvi à entamer un débrayage se résument au rejet du nouveau système de retraite et la demande ayant trait à la revalorisation de leurs salaires. Pour le SG du syndicat de la Snvi, «ils veulent supprimer l'ancien système de retraite, alors qu'économiquement, il n'est pas justifié». La suppression de la retraire anticipée est également au menu des contestataires. «Obliger les ouvriers à travailler jusqu'à 60 ans est tout simplement aberrant. Mais où vont-ils avec cette mentalité ?», déplore-t-on. Le deuxième motif de la grève est le rejet des résultats de la tripartite et la fixation du Snmg à 15 000 DA. «Comment se fait-il que le Snmg n'est pas égal au salaire de base ? Avant, quand les entreprises publiques étaient bien gérées, le Snmg était égal au salaire de base, en plus des primes. Il est scandaleux de fixer un Snmg à 15 000 DA dans un contexte de pouvoir d'achat anéanti et une cherté de la vie qui ne dit pas son nom», s'indigne M. Benmouloud. «Dans notre collectif, nous avons maintes fois demandé l'augmentation des salaires, mais les responsables ne veulent rien entendre. Nous ne pouvons et nous n'acceptons plus de travailler, non seulement dans des conditions précaires et toucher un salaire qui fait de nous des endettés à la fin du mois», a continué son argumentaire notre interlocuteur. «Nous n'arrêterons pas notre grève. Des responsables syndicaux nous demandent de reprendre le travail et que les revendications constitueront un dossier qui sera examiné par l'Ugta. Non, c'est non, nous ne nous arrêterons pas, puisque si c'est le cas, nous allons nous écraser avec nos propres bras. Si nos revendications ne sont pas prises en considération, nous continuerons le mouvement d'arrêt», a conclu Mohand Benmouloud, entouré d'une centaine de travailleurs.