Après avoir été soupçonnés de provoquer des tumeurs au cerveau, les téléphones portables ont révélé des vertus thérapeutiques miraculeuses pour prévenir la maladie d'Alzheimer ou la faire régresser chez les souris. Les chercheurs ont exposé près d'une centaine de souris à des ondes électromagnétiques émises par des portables une heure ou deux quotidiennement pendant sept à huit mois pour reproduire l'utilisation des téléphones portables durant plusieurs décennies chez les humains. Une partie de ces rongeurs avaient été génétiquement modifiés pour développer l'équivalent d'Alzheimer et des problèmes de mémoire en vieillissant, tandis que les autres étaient normaux et ne montraient aucune prédisposition génétique à la maladie. «Nous avons été surpris de constater qu'une exposition au téléphone portable commençant tôt à l'âge adulte protège la mémoire des souris qui auraient sinon développé des symptômes d'Alzheimer», explique un professeur de neurologie à l'université de Floride. «Le plus effarant a été que les ondes magnétiques émises par les portables ont rétabli un fonctionnement normal de la mémoire des vieilles souris atteintes d'Alzheimer.» Cette étude a montré que les ondes électromagnétiques générées par les téléphones portables ont fait disparaître les dépôts de peptide bêta amyloïde dans le cerveau des souris. Ces accumulations d'amyloïdes, cible de traitements, sont considérées par les chercheurs comme responsables de la neurodégénérescence et de la démence dans la maladie d'Alzheimer car elles empêchent les transmissions normales des influx nerveux entre les cellules cérébrales. Non seulement ces ondes n'ont provoqué aucun cancer chez ces souris, mais elles ont eu un effet stimulant sur leurs fonctions cérébrales, ajoute le neurologue. «Ces ondes augmentent la circulation sanguine dans le cerveau et le stimulent chez des individus normaux», assure-t-il. Durant les séances avec les portables, ces chercheurs ont constaté une légère augmentation de la température dans le cerveau de ces souris. Ce phénomène, qui expliquerait la régression des plaques d'amyloïde, n'a été observé que chez les rongeurs souffrant d'Alzheimer, et ce, après plusieurs mois d'exposition au champ électromagnétique des portables. Constatant qu'aucun nouveau traitement contre Alzheimer n'a été autorisé depuis longtemps, l'auteur de l'étude estime que les ondes électromagnétiques «valent vraiment la peine d'être étudiées chez l'homme». «Si on peut déterminer la bonne fréquence électromagnétique pour empêcher efficacement l'accumulation d'amyloïde dans le cerveau, cette technologie pourrait rapidement s'appliquer au traitement d'Alzheimer chez l'homme.» Pour un membre de l'Alzheimer's Association, «cette étude est intéressante mais très préliminaire» et «mérite davantage de recherche dans des conditions rigoureusement contrôlées avec un nombre plus grand d'animaux» pour reproduire ces résultats avant de «commencer des études sur des humains». Quelque 4,5 millions d'Américains souffrent d'Alzheimer, nombre qui a doublé depuis 1980, selon les instituts nationaux de la santé (NIH).