n Des comptables sont pénalisés. L'entrée en vigueur du nouveau plan comptable contraint des milliers d'entre eux à recourir à des formations coûteuses, faute de non-payement de séminaires par les entreprises où ils exercent. Les experts-comptables avaient pourtant averti que «les professionnels ne seront pas à jour lors de sa mise en place». Paradoxalement, dans l'enseignement supérieur, c'est l'ancien plan comptable national qui est toujours enseigné aux étudiants. Alors que le ministère de tutelle devait dispenser des cours durant les quatre dernières années pour garantir une meilleure transition, des milliers de comptables se voient contraints de s'autoformer, sinon leur compétence serait mise en doute. Même si des entreprises font bénéficier leur personnel concerné de formations allant dans ce sens, ces dernières ne sont pas nombreuses. En effet, selon un chef comptable travaillant dans une importante société d'import-export, «les responsables de l'entreprise ont fait appel à des cabinets de formation, ou dans certains cas, à des enseignants privés, pour nous apprendre le nouveau plan comptable IAS/IFRS. La formation coûte 6500 DA la journée et par personne. Elle durera 5 semaines. Si notre interlocuteur est chanceux, «plusieurs centaines de comptables sont obligés de payer personnellement les séminaires de formation, puisque les patrons de sociétés publiques ou privées où ils travaillent les ont laissés pour compte», témoigne-t-on. Ainsi, au vu des prix exorbitants des formations, des milliers de comptables risquent d'accuser un retard ou de se voir licencier. Et pour cause, il n'est pas aisé pour tout le monde de payer les cours de comptabilité dans un laps de temps record. Des annonces publiées dans des quotidiens nationaux ou sur le web informent que des formations de 35 à 40 jours seront organisées durant ce mois de janvier et février. Seul bémol, encore une fois, la cherté de l'offre. Elle n'est pas en dessous de 40 000 DA. Les esprits critiques ne pourraient penser qu'à une nouvelle combine, pour que des cabinets ou des sphères privées soient derrière le non-enseignement du nouveau plan comptable durant les 4 dernières années, 1er cycle universitaire de formation, dans l'optique d'empocher le pactole de ceux qui désirent se mettre à la page. La vérité est ailleurs. L'exemple malaisien aurait pu être copié en Algérie. Avant que ce pays n'applique le plan comptable international, le gouvernement de Kuala Lampur avait introduit dans les universités les modules de comptabilité universelle bien des années avant sa mise en application. La vision à long terme des responsables malaisiens a donné des résultats probants. Une question reste à poser : que feront les milliers de comptables qui ne pourront pas payer une formation pour actualiser leurs connaissances et se conformer au nouveau plan comptable ? La seule solution envisageable est que les sociétés investissent dans leurs ressources humaines. Ne pas les abandonner n'est bénéfique que pour l'entreprise. Espérons également que dès l'année prochaine, le département de l'enseignement supérieur introduira des modules pour dispenser aux étudiants l'IAS/IFRS.