Vito Franco, un expert italien professeur d'anatomie pathologique à l'université de Palerme, a découvert que les modèles de plusieurs tableaux célèbres étaient porteurs de maladies. Un sourire énigmatique. Voilà ce qui a fait du portrait de Mona Lisa l'œuvre d'art la plus célèbre du monde. S'il a été provoqué par une sensation de chatouille, une blague ou une toute autre raison, cela reste un mystère. Hypnotisé par le tableau comme tout un chacun, le docteur Franco a voulu en savoir plus. Il s'est adonné à un examen minutieux de Mona Lisa, en l'occurrence un examen visuel, car l'usage d'un stéthoscope n'aurait pas été fort utile le cas échéant. Un diagnostic précis a donc été prononcé sur la défunte : elle souffrait de cholestérol. Qui l'eût cru ? En effet, on peut voir sous son œil droit une petite poche de xanthélasma, un dépôt de lipide de couleur chamois, signe d'un taux de cholestérol élevé. Ont également été remarquées des lipomes sous-cutanés sur ses mains, autrement dit des tumeurs bénignes constituées de tissus graisseux. Vito Franco a examiné bien d'autres œuvres, une centaine selon ses dires. Par exemple, dans l'Ecole d'Athènes de Raphaël, on voit Michel Angelo assis sur une marche : ses genoux sont particulièrement gonflés. Cela montre un excès d'acide urique, signe qu'il avait des calculs rénaux. Si ces études nous apprennent quelques nouveaux détails sur des artistes et leurs œuvres, elles ne suffiront jamais à percer les secrets du talent qui ont permis la réalisation de tels chefs-d'œuvre.