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La presse algérienne boycotte l'équipe nationale
Cela s'est passé vendredi à Luanda
Publié dans Le Temps d'Algérie le 16 - 01 - 2010

Entre l'équipe nationale et les médias algériens,la rupture est presque consommée. Cela faisait plusieurs semaines que des faits étaient rapportés selon lesquels certains joueurs de l'équipe nationale et Rabah Saâdane étaient en grippe avec les journalistes algériens, coupables à leurs yeux de gonfler quelques situations ou même d'en parler.
Il y a quelques jours, nous avions, dans ces mêmes colonnes, indiqué que la réaction des médias était tout à fait naturelle, car résultant du black-out qui lui est imposé en matière de couverture des activités de l'équipe nationale. En l'absence d'informations, le journaliste est forcé de spéculer, et dans le tas il y a toujours une ou deux informations crédibles et totalement avérées.
Jeudi soir, après le succès des Verts face au Mali, Rabah Saâdane s'en est pris «à ceux qui nous ont exaspérés et qui ont critiqué notre choix du Castelet pour le stage précompétitif de l'équipe d'Algérie». S'il n'a pas cité de noms, tout le monde avait compris que le message de l'entraîneur national s'adressait, avant tout, à la presse de son pays. Cette dernière a avalé la pilule, mais s'est contentée de commenter les faits du match sans être critique avec X ou Y.
Il fallait aller au stade
Le lendemain, c'est-à-dire vendredi, le site internet de la FAF a indiqué qu'un entraînement de l'équipe nationale était programmé l'après-midi, à 15h30, au stade de Coqueiros. A ce moment-là, le téléphone a beaucoup fonctionné entre le site d'hébergement de la presse algérienne et l'hôtel où résident les Verts pour savoir si le huis clos allait être imposé pour cet entraînement.
La réponse a été positive, mais cela n'a pas empêché pour autant les journalistes de programmer un déplacement au stade de Coqueiros. «Par deux fois, on nous a dit que l'entraînement allait se dérouler à huis clos et les deux fois la presse a pu entrer au stade», nous a dit un confrère. «De toutes les façons, il vaut mieux y aller, car il se peut qu'on nous laisse approcher les joueurs à leur arrivée au stade et à leur sortie», nous a déclaré un autre.
Les journalistes algériens, une trentaine environ, ont donc mobilisé un bus de l'organisation pour aller au stade de Coqueiros, et ce, après avoir appris que l'entraînement devait débuter à 17h00 et non à 15h30, comme annoncé sur le site internet de la FAF. Le bus est arrivé au stade à 16h30, et immédiatement les journalistes ont senti que le huis clos allait être réellement imposé, parce que le dispositif policier avait été renforcé.
Ce n'est que vers 17h10 que le bus transportant les Verts et leurs accompagnateurs est arrivé aux abords du stade, précédé par un motard. Les joueurs sont descendus un à un du véhicule et ont rapidement pris le chemin des vestiaires, sans parler ni s'arrêter devant un impressionnant attroupement de journalistes algériens auxquels s'étaient joints des représentants de médias étrangers. Incontestablement, dans le regard des joueurs, il y avait une sorte de mépris vis-à-vis des journalistes, notamment algériens.
La séance a duré près d'une heure et demie. A ce moment-là, tous les journalistes algériens ont pris la décision de boycotter les joueurs et leurs accompagnateurs au moment de leur sortie du stade, sur le chemin les menant vers leur bus. Un boycott matérialisé par une scène des plus significatives, à savoir que l'ensemble des journalistes algériens a tourné le dos aux joueurs sous les cliquetis des appareils de leurs collègues photographes et les projecteurs des caméras de télévision. A ce moment-là, le pont était bien rompu entre les joueurs et la presse de leur pays.
Celui qui a été le plus sidéré par la scène qu'il venait de voir, c'était le ministre algérien de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, qui a décidé de s'adresser aux journalistes pour tenter de calmer les esprits. «Si vous croyez que les joueurs vous font la tête, vous vous trompez, a-t-il déclaré. Je suis assez souvent avec eux pour vous certifier qu'ils ne tiennent jamais de propos désobligeants envers la presse. Hier soir, j'étais au stade, à la sortie du vestiaire après le match, et j'ai vu des joueurs parler avec nos journalistes.» A ce moment-là des confrères ont interrompu le ministre pour lui dire certaines vérités. «Monsieur le ministre, nous sommes parfaitement d'accord sur le fait que le huis clos soit imposé pour un entraînement, ont-ils indiqué. L'entraîneur national est dans son droit d'organiser une séance sans spectateur ni journaliste. Seulement il faudrait que cette règle soit la même pour tous. Or, on remarque que des journalistes de la presse étrangère se permettent de travailler en toute quiétude avec notre équipe nationale, même dans son hôtel, alors que notre propre télévision nationale n'a pas le droit d'accéder à cet hôtel.
Lundi soir, vous avez cru voir des joueurs parler avec des journalistes algériens. En réalité, ils s'exprimaient dans des radios ou des télévisions étrangères, et les journalistes algériens étaient juste là pour reproduire par écrit leurs propos. C'est ce traitement avec deux collèges que nous condamnons à travers notre action.» Le ministre a réitéré son vœu de voir les choses reprendre leur cours normal pour le plus grand intérêt de l'équipe nationale, tout en promettant d'intercéder en faveur des journalistes algériens auprès des responsables de la FAF. «Il faut peut-être comprendre les joueurs, a-t-il précisé. Ils vivent sous une pression terrible, et lundi les attend un match décisif, extrêmement difficile, face aux Angolais. Ils ont besoin que l'on soit près d'eux et qu'on les assure de notre soutien. Il faut les comprendre même s'ils commettent des erreurs.» Il commençait à faire nuit sur Luanda au moment où M. Djiar a quitté les journalistes algériens et étrangers qui se trouvaient là et qui n'ont pas hésité à l'interviewer sur ce qui venait de se passer. Un point de presse de Rabah Saâdane était annoncé pour le lendemain, mais le bruit courait dans le cercle des journalistes algériens que cette conférence allait être, elle aussi, boycottée.
Saâdane ne sait pas communiquer
Tout ce scénario est né d'une incompréhension mais aussi parce qu'il se trouve au sein de la délégation algérienne des gens qui ne savent pas garder leur langue et distillent des informations pas toujours favorables à l'équipe nationale. Parmi eux, il y a des joueurs qui ont des copains et qui savent s'en servir pour défendre leurs intérêts. Cela, Rabah Saâdane le sait mais ne veut pas réagir. Il met alors tous les gens de la presse algérienne dans le même sac. On lui demandera de voir comment ses collègues du Brésil ou d'Argentine se comportent lorsqu'ils ont affaire à plus de 200 journalistes, alors que lui, Saâdane, a face à lui en Angola même pas 50 représentants de la presse algérienne. L'équipe nationale va avoir le soutien de sa presse, elle peut en être rassurée. Le jour du match contre le Mali, c'est dans la tribune de presse qu'il y a eu la plus grosse clameur lorsque Halliche a inscrit le but de la victoire des Verts. Et le drapeau algérien était déployé dans ce coin du stade du 11 Novembre. Mais cette presse-là est obligée de rapporter des faits et critiquer ceux qui font mal. Et la défaite face au Malawi sur le score de 3 buts à 0 est de ceux là. Difficile pour un journaliste de broder un article et dire du bien d'une équipe qui vient de subir une humiliante défaite.
Si Saâdane et les joueurs ne comprennent pas cela, c'est qu'ils se sont éloignés de l'esprit sportif. Il est heureux que certains d'entre eux ont admis que l'équipe était complètement passée à côté de son sujet ce jour-là. Pas besoin d'excuses, juste la reconnaissance que quelque chose n'a pas marché. C'est dans la logique du sport. Un jour ça marche, un autre pas. Il est essentiel que tout rentre dans l'ordre, mais la balle est dans le camp du staff technique de l'équipe nationale qui a démontré en Angola ses limites en matière de communication. La presse algérienne est embarquée dans le même bateau que son équipe nationale. Ce qui s'est passé vendredi aux abords du stade de Coqueiros n'est, on l'espère, qu'un épisode qui sera vite oublié, d'autant qu'après la CAN, l'équipe d'Algérie aura une importante échéance à préparer, la Coupe du monde. La FAF doit intervenir pour que ce malentendu soit réparé le plus vite possible dans l'intérêt de la seule Algérie.


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