Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a annoncé, hier matin sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, que l'équipe nationale se rendra à Cabinda deux jours avant le match des quarts de finale, prévu dimanche prochain à 20h30. «On ira à Cabinda deux jours seulement avant le match des quarts de finale à bord d'un avion spécial. Notre équipe s'entraînera sur le terrain de Cabinda la veille du match. Nos joueurs ont déjà cette habitude de se rendre sur les lieux des rencontres la veille. C'est ce qui se fait dans leurs clubs», explique Mohamed Raouraoua, nullement inquiet sur la sécurité de la délégation algérienne dans cette province de Cabinda où le bus de la sélection togolaise avait été mitraillé la veille du coup d'envoi de la CAN 2010. «On n'a absolument rien à craindre. Toutes les mesures sont prises par les Angolais pour sécuriser les sites de compétition et d'hébergement. D'ailleurs, le mitraillage du bus de la délégation togolaise a eu lieu près des frontières. On a déjà deux Algériens à Cabinda depuis le début de la CAN, et j'ai moi-même visité cette ville dans le cadre de mes activités à la CAF. Tout se passe bien là-bas. On n'a aucune appréhension et on a déjà pris nos dispositions pour que l'EN ne manque de rien sur place. On a même tout prévu pour l'après-match où on se rendra à Benguela en cas de qualification en demi-finale et à Alger en cas d'élimination», a indiqué le président de la FAF, avant de révéler que «la CAF n'a reçu aucune mise en garde de la FIFA sur le manque de sécurité à Cabinda» et qu'«aucun pays n'est infaillible comme l'attestent si bien les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le pays le plus puissant du monde». «Non, l'éthique sportive n'a pas été bafouée» Interpellé sur le manque d'engagement des joueurs algériens et angolais, qui a ouvert la voie aux spéculations et aux critiques quant au respect de l'éthique sportive, Raouraoua a indiqué que cela est dû au fait que les deux équipes étaient informées du score de l'autre match du groupe A entre le Mali et le Malawi, un score qui arrangeait les Verts et les Palancas Negras. «Non, l'éthique sportive n'a pas été bafouée lors de ce match contre l'Angola. Lorsque le résultat de l'autre match leur est parvenu, les deux équipes tenaient à conserver le nul qui les arrange toutes deux. Chacune d'elle voulait préserver sa cage. Les Angolais se sont recroquevillés derrière, les nôtres aussi. Dans ce genre de tournoi, le plus important c'est de sortir du groupe et d'atteindre le second tour. C'est le résultat qui prime», se défend Raouraoua, très satisfait du rendement des Verts. «Notre équipe a fourni une excellente première mi-temps et amélioré son jeu collectif. Les joueurs ont été bien en place, bien répartis sur le terrain et très présents dans les duels», se réjouit Raouraoua qui soutient à fond le sélectionneur national Rabah Saâdane. «Saâdane est le meilleur technicien d'Algérie» «Saâdane a notre soutien et c'est un soutien indéfectible. Il est le meilleur technicien d'Algérie. Il n'y a pas de techniciens chez nous qui ont son expérience. Il a réussi à qualifier l'EN à la CAN et au Mondial après 6 et 24 ans d'absence. C'est malheureux qu'on lui tombe dessus. Il suffit de trébucher une seule fois pour remettre tout en cause. On a bien expliqué les raisons de la défaite contre le Malawi. Le football n'est pas une science exacte et tout peut arriver. Nos joueurs ont bien réagi. On a la chance de posséder un effectif de qualité et de vrais professionnels. Les critiques acerbes essuyées après la défaite contre le Malawi ont fait mal à tout le monde, mais il y a eu une réaction positive et salutaire. Nos joueurs ont vraiment un moral d'acier», affirme le patron de la FAF. «Halliche, une exception» Questionné sur l'éclosion de Rafik Halliche, un joueur du cru, Raouraoua, qui a adopté la politique du tout-professionnel, concède qu'il y a du potentiel chez nous, mais la prise en charge fait défaut. «On est content pour Halliche, mais c'est malheureusement une exception. C'est un jeune qui a la chance de se parfaire au Portugal. On ne forme pas assez chez nous pour absence de ressources humaines qualifiées au niveau des clubs et d'infrastructures. Les clubs doivent suivre l'exemple du Paradou AC. Je pense aussi qu'ils ont besoin d'aide pour avoir leurs centres de formation», souligne le premier responsable du football national, tout ravi du rétablissement du milieu offensif Mourad Meghni et du défenseur Antar Yahia avant les quarts de finale. «On est heureux de ne pas avoir beaucoup de blessés dans l'équipe et d'avoir récupéré Meghni et Yahia. Meghni a repris la compétition contre l'Angola et tout est rentré dans l'ordre pour Yahia. Quant à Saïfi, il a besoin de trois à quatre jours de repos, alors que le tournoi est terminé pour Bezzaz qu'on compte libérer dans les prochaines 48 heures», a-t-il précisé. «Les portes restent ouvertes pour Lemmouchia» Concernant le milieu de terrain Khaled Lemmouchia qui a quitté le groupe, Raouraoua a affirmé que les portes de la sélection lui restent ouvertes. «Lemmouchia est un cas particulier, déjà oublié. Les portes de l'EN lui sont toujours ouvertes. Il doit prouver encore sur le terrain, c'est le seul critère de sélection. On a eu un cas similaire lors de la CAN 2004 en Tunisie, celui de Nasser Ouadah», assure le président de la FAF, très satisfait de l'état d'esprit qui anime les Verts. «On a un excellent groupe. Les joueurs sont tous des fils de bonne famille qui se sont sacrifiés pour le pays. Dans toutes les équipes, il y a des caractères et des intérêts différents. Des problèmes peuvent donc surgir et il faut les régler avec sagesse, dans la sérénité», a-t-il indiqué. «Jugez-nous en 2012 et 2014» Le président de la FAF n'a pas apprécié les critiques adressées par la presse et certains techniciens à l'encontre des joueurs et des responsables de l'EN. «Cette équipe s'est qualifiée à la CAN et au Mondial, alors qu'on ne donnait pas cher de sa peau. Elle vient d'arracher sa qualification aux quarts de finale de la CAN. Sa première mission est bien remplie. Le plus dur a été fait et tout est possible dans la suite du parcours. Ce sera des matchs à élimination directe. Toutes les équipes se valent et certaines se distinguent grâce à leurs individualités. Il ne faut pas exagérer et exiger plus de notre sélection. C'est une équipe en construction. On est en train de bâtir une équipe d'avenir. Jugez-nous en 2012 et en 2014. Pas maintenant», lance Raouraoua.