(noir et blanc), ou la redécouverte de la capitale de l'Ouest, est le thème choisi par Aouragh Abdelhamid, pour son exposition photo organisée jeudi à Oran. L'exposant, un jeune photographe de presse, qui présente ses œuvres au Centre culturel français (CCF) à Oran jusqu'au 28 janvier, a précisé que ses clichés ont été réalisés dans le cadre d'un travail artistique personnel entamé deux ans et demi auparavant. Pas moins de 2000 images ont été produites au cours de cette période, prises au «vif», au «hasard», à «l'appel de l'instinct» pendant qu'il arpentait une artère du centre-ville ou le Vieil Oran, qu'il était attablé dans un café ou voyageant en train, a-t-il confié à l'occasion du vernissage de l'exposition. Pour cette manifestation, une vingtaine de photos ont été sélectionnées par l'artiste et dévoilées devant un public visiblement impressionné par l'originalité et la charge émotionnelle de ses oeuvres. Soucieux du cachet d'authenticité qu'il a voulu imprimer à son travail, Aouragh Abdelhamid s'est refusé à donner un intitulé à ses tableaux afin, a-t-il expliqué, «de ne pas influencer le regard et l'appréciation des visiteurs». En parcourant cet échantillon de sa collection, d'aucuns pensent qu'il est vrai que les commentaires auraient été superflus tant ces images saisissantes semblent baigner dans l'essence banale du quotidien de la vie urbaine. Une simplicité faite d'ombres et de lumières et qui a constitué pour l'artiste le meilleur moyen d'explorer, à sa façon, une facette du subconscient collectif. Avec Abdelhamid Aouragh, c'est l'intuition qui fait naître le sujet, comme celle qui l'a poussé à prendre en gros plan la cage d'oiseau d'un marchand ambulant à M'dina J'dida où ce dernier paraît être lui-même enfermé, ou encore les pigeons qui aiment à déployer leurs ailes autour de la stèle de la Liberté à la place du 1er Novembre. A la liberté, s'ajoute également le thème des traditions, comme celles auxquelles s'accroche une des rares femmes oranaises à se revêtir encore du haïk, photographiée à l'entrée du mausolée de Sidi El Houari au moment où elle en franchissait le seuil en quête de la baraka du saint patron de la ville. De tous les sujets, l'artiste a avoué sa préférence pour celui de l'innocence, telle celle que reflète le regard d'une fillette à travers la vitre d'une cabine de train. L'enfant lui avouera juste après cette prise de photo que c'était son tout premier voyage en train. Abdelhamid Aouragh, 38 ans, a à son actif plusieurs expositions dont une consacrée aux «enfants» (Oran, 2004) et une autre intitulée «Oran ma belle ville» proposée au Salon international d'art contemporain en plein air (Paris, 2008). Photographe de presse, il a aussi contribué à la réalisation de guides touristiques sur plusieurs villes d'Algérie.