Ça bouillonne dans tous les secteurs. Plusieurs syndicats ont choisi cette période qui précède la tenue de la tripartite pour relancer leurs revendications et leurs mots d'ordre de débrayage national. Et c'est au tour des chauffeurs de taxis d'annoncer leur grève nationale les 25 et 26 de ce mois. Réuni à Constantine lundi après-midi, l'ensemble des chauffeurs de taxis prenant part au regroupement de Constantine, venus de pas moins de dix wilayas de l'Est, à savoir Annaba, Guelma, Tébessa, Khenchela, Souk Ahras, Oum El Bouaghi, Bordj Bou Arréridj, Skikda, Mila et Constantine, avaient réitéré cette demande de débrayage. Ainsi, les représentants des trois syndicats des chauffeurs de taxi, l'Union nationale algérienne des chauffeurs de taxi (Unac), l'UGTA et l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), ont décidé de faire aboutir leur protestation qui consiste à observer deux jours de grève nationale dont le préavis a été déposé au niveau du ministère des Transports, le 6 janvier. Suite à un débat très agité où les chauffeurs de taxi n'avaient pas lésiné sur les mots pour qualifier l'attitude du ministère des Transports, qui aurait «fermé toutes voies de négociations», selon leur communiqué. Dans ce document sanctionnant les résultats des débats, les trois syndicats justifient leur décision de recours au débrayage par le fait que le ministère avait ignoré leurs revendications sociales. D'ailleurs, leurs doléances s'articulent essentiellement autour du règlement du problème des impôts, dont le traitement par l'administration est jugé «aléatoire et ségrégationniste», et l'institution d'un statut particulier pour la corporation. Par cette même occasion, ils ont présenté une plate-forme de revendications qui s'appuie sur cinq points essentiels. Il s'agit de la demande d'annulation des arriérés des impôts accumulés durant la «décennie noire», la désignation d'une commission technique nationale chargée d'étudier les besoins des taxieurs pour chaque wilaya, l'attribution et la désignation de cette commission suivant la décision ministérielle du 8 août 1993, la généralisation de l'exploitation des licences de taxi à toutes les wilayas, et enfin l'élaboration du statut général des chauffeurs de taxi. Ces derniers interpellent également le ministère des Moudjahidine pour trouver une solution quant à la formule des licences de location de taxi, car «il est difficile, voire impossible de continuer à se procurer une licence de taxi par le biais d'un moudjahid», a-t-on réclamé.