C'est officiel, le président Obama prononcera son discours sur l'état de l'Union le 27 janvier ; les adeptes de la série télévisée Lost ont eu tout le temps de voir et de revoir leurs héros progresser sur un terrain hostile. Une année après sa prise de fonction, le président US garde-t-il son «héroïsme» intact ? D'après un sondage par CBS News, un Américain sur deux approuve l'action de Barak Obama. Ce qui le place très loin derrière W. Bush qui, lui, jouissait d'une cote de popularité dépassant les 80%. Son successeur n'atteint ce taux que sur la question relative à l'actualité. Une large majorité d'Américains sont d'accord avec tout ce que le locataire de la Maison-Blanche a entrepris pour venir en aide aux Haïtiens. Mais qu'en est-il de l'appréciation de sa gestion de la politique étrangère en général, avec tous ses insoutenables fronts de guerre dans la lutte antiterroriste ? Il pourra toujours injecter 1,35 milliard de dollars dans le système éducatif, la guerre d'Afghanistan demeure en travers de la gorge de millions de ses concitoyens. Surtout que l'arrivée prochaine de 30 000 soldats supplémentaires risque de ne pas faire la différence sur le terrain. Le prouve ce récent assaut des talibans au cœur même de Kaboul. Malgré les déclarations rassurantes du commandant en chef de l'Otan, l'amiral James Stavridis, quant à la combativité et l'efficacité des forces afghanes, la démonstration de force des rebelles ne peut que répandre l'incrédulité au sein du bloc occidental. D'autant que la facilité avec laquelle les hommes du mollah Omar ont pu s'introduire dans la zone la plus sécurisée de Kaboul a été particulièrement déroutante. Ce qui laisse croire que les talibans ne sont pas reclus au fin fond de zones tribales où ils seraient hors d'atteinte, comme veulent bien les situer gouvernements et médias occidentaux. Mais bel et bien au cœur des grandes villes où leur invisibilité est garantie. Les forces afghanes pourront-elles reprendre le contrôle total de ces grandes agglomérations d'ici à ce que le Parlement afghan décide à «bénir» la seconde liste de ministres que Hamid Karzaï vient de présenter ? En théorie, ce «défi» sécuritaire peut être relevé. Restera au gouvernement II de Kaboul à faire passer son «nouveau» projet de réconciliation aux insurgés sans s'attirer les foudres barbares de l'aide radicale du mouvement taliban. Car tâcher de différencier les bons des mauvais parmi la rébellion via un alléchant programme de réinsertion pourrait insuffler davantage de radicalisation parmi les troupes ennemies. D'autant que ce n'est pas la première fois que les talibans rejettent les appels du pied du «roi» et la main tendue du président Obama.