Suite à la lecture des 12 griefs retenus contre lui, Chami Mohamed, terroriste notoire impliqué dans de multiples actes criminels, a été condamné à la peine capitale par la cour d'Alger lors d'une session criminelle tenue jeudi dernier à la cour d'Alger. C'est dans une atmosphère quelque peu particulière et en présence d'une armada de robes noires que le président de la cour d'Alger a prononcé le verdict qui, à la surprise de l'assistance, n'a pas suscité de réaction de l'accusé assis au box, le coude sur sa béquille. Une béquille qui ne quitta plus ce terroriste suite à son atrophie causée par une bombe durant les années 90. Après la lecture du verdict et en dépit de la forte présence de policiers qui s'apprêtaient à encadrer Chami lors de son retour vers la prison, une de ses parentes (son épouse, selon certains), profitant de la tolérance des policiers, s'est approchée du box pour échanger quelques furtifs propos. Un moment fort en émotion. Il faut savoir que Chami qui a adhéré au GIA en 1996 est coupable d'avoir participé à plusieurs opérations terroristes qui avaient, entre 1997 et 1998, visé des populations et les forces de sécurité. Il a participé activement au massacre de Bentalha en 1997, et dont le bilan s'est chiffré à quelque 500 morts civils. Il a pris part également aux côtés de l'«émir» de la région au massacre de 550 autres personnes, à Raïs (Sidi Moussa). Entre autres chefs d'inculpation retenus contre lui, la justice retiendra sa participation à des guet-apens et embuscades tendus par les groupes du GIA aux forces de l'ordre et notamment aux éléments de l'Armée nationale populaire (ANP). Durant ces années, il inscrit à son funèbre actif l'assassinat de plus d'une vingtaine de militaires au terme de ces embuscades. Par ailleurs et faisant montre d'une très grande cruauté, il a participé à l'assassinat de plusieurs citoyens dans de faux barrages à l'image de celui de Tablat où 45 civils ont été sauvagement assassinés à l'arme blanche. Très connu pour sa cruauté et sa dextérité dans le maniement des armes blanches, Chami Mohamed a été un des bourreaux les plus craints dans les rangs des terroristes au maquis. Lors d'une époque qui a connu le déclin du Gia et où certains «émirs» voulaient s'écarter de Antar Zouabri et entrer en dissidence vis-à-vis du GIA, il fut, selon des témoignages, pris en sympathie par l'«émir» national Antar Zouabri. Cette accointance assassine et malveillante donna des idées à Chami qui, sur instruction émise par Zouabri, l'amena à éliminer, à l'arme blanche, le 3e «émir» national, en l'occurrence Abou Tourab qui sévissait d'une main de fer dans les maquis. En représailles, une grande partie de la famille de Chami fut décimée quelque temps après. Des actes de représailles et de règlements de comptes avérés qui se sont multipliés des suites des dissidences entre les chefs des groupes terroristes disséminés dans les maquis. Il faut savoir que la condamnation à la peine capitale est en moratoire (non exécution) et par conséquent, Chami devra passer le restant de ses jours derrière les barreaux. La cour a également, lors de cette journée de jeudi, prononcé le renvoi au 28-02-2010 d'une affaire d'homicide volontaire et port d'arme prohibé dans laquelle trois individus sont impliqués.