Barack Obama n'est pas du genre à fuir ses responsabilités. Il avoue même avoir commis des erreurs durant sa première année de présidence des Etats-Unis. Par manque d'expérience ? Par la faute du lourd héritage de la précédente administration ? Pourtant, celui-ci l'a fait gagner lors de la dernière présidentielle. Obama le reconnaît sans détour et ajoute mieux encore : c'est ce même héritage qui a permis la victoire du républicain Scott Brown à la récente sénatoriale partielle dans le Massachusetts. Résultat des courses, les démocrates sont privés de leur majorité qualifiée à la Chambre haute. Ainsi, ils vont devoir ramer davantage pour éviter le naufrage à quelques milles du port. A la barre, le capitaine Obama saura-t-il mieux naviguer pour sauver sa réforme de la santé ? Avec une popularité en chute libre, le mal de mer risque d'être plus terrassant pour l'ensemble de son équipage. D'où la nécessité pour le chef des armées US d'entreprendre d'autres attaques frontales. L'exemple le plus édifiant, sa croisade qui se poursuit lentement mais sûrement contre les banques et les groupes d'influence qui les soutiennent. Vague, son projet de réforme interdirait à toute banque collectant de l'épargne et des dépôts de spéculer sur les marchés boursiers pour son propre compte. Une «révolution» que Barack Obama veut mener jusqu'au bout pour ne plus avoir à subir les affres de la crise. Ambitieux challenge face à des lobbies qui ne sont pas prêts à lâcher prise. Ils viennent de le démontrer, une fois encore, au bonheur des républicains qui n'ont pas fini d'arroser la victoire de Scott Brown dans le Massachusetts. La Cour suprême a donné satisfaction aux conservateurs, les multinationales du pétrole, les banques de Wall Street et les compagnies d'assurance maladie ont recouvert le droit de puiser dans leurs trésories pour financer des campagnes électorales. Et par conséquent, influencer le cours d'une élection. La double peine pour le camp des démocrates qui ne semble plus savoir où puiser des forces régénératrices pour s'offrir l'avantage de rester maître du jeu. Ce qui est certain, ce n'est pas à l'étranger qu'il va dénicher de pareilles mines d'or. A moins qu'il concentre ses recherches à Haïti, partout ailleurs il n'a pas le vent en poupe. En Chine, où les autorités de Pékin ont balayé les demandes d'Hillary Clinton à propos de la levée des restrictions sur internet. Au Venezuela, où Hugo Chavez nationalise à tour de bras et exige que ses discours soient retransmis sur toutes les télés du pays. Moins encore au Proche-Orient, où George Mitchell risque de se casser de nouveau les dents. Enfin, au Pakistan où Robert Gates se tient au chevet de son allié, frappé d'une instabilité chronique. Il est bien loin le temps où Marilyn Monroe souhaitait un Happy Birthday Mr President.