Le président Barack Obama soutient que les techniques adoptées par l'administration Bush après le 11 septembre 2001 ont miné l'autorité morale des Etats-Unis d'Amérique et n'ont pas amélioré la sécurité du pays, ni celle du monde entier. La déclaration du président américain intervient quelques heures après la publication avant-hier des quatre mémos secrets de l'agence de renseignement américaine, détaillant minutieusement les techniques d'interrogatoire relevant de la torture, utilisées pendant l'ère George W. Bush. Les mémos fournissent la preuve qui élimine tout doute quant à la responsabilité de l'administration Bush dans la légalisation de la torture et de la violation des lois internationales. Le procédé démontre, de manière claire, que le changement opéré au mois de novembre dernier à la tête de la Maison-Blanche ne pourrait être réduit à l'image. Elu dans un contexte de crise mondiale sans précédent, Barack Obama était tenu d'effacer, de préférence dans les plus brefs délais, les sinistres œuvres de l'administration néoconservatrice de George Bush, notamment en Irak. En multipliant les sorties, Barak Obama est en train de s'attaquer au lourd héritage de son prédécesseur qui, par son arrogance et son caractère de va-t-en guerre, a fini par semer une attitude anti-américaine un peu partout à travers le monde. Publier les secrets de torture et de sévices pratiqués par les agents de la CIA ne manque pas de courage. C'est le signe même d'une rupture dans la tradition de l'exercice du pouvoir de la première puissance du monde. Est-ce pour autant convaincant pour comprendre que la politique américaine à l'égard du terrorisme est en voie de changement ? S'il y a des raisons de déduire que l'ère Barack Obama augure des années moins meurtrières pour l'humanité, aucun postulat ne s'offre aujourd'hui pour crier à un retour à la raison de la part du système américain. Il n'est vraiment pas utile de tendre l'oreille aux fidèles de Bush qui estiment qu'en autorisant leur révélation, le président Obama s'est non seulement lié les mains mais aussi celles de la future administration, qui serait face à de nouvelles attaques. Il serait néanmoins nécessaire de savoir jusqu'où peut aller Barack Obama dans le processus d'élimination de toutes les conditions qui engendrent des comportements de violence quel que soit le vocable qu'on lui collerait par la suite. Effacer la sinistre image des Etats-Unis laissée par l'ancien président sans la réhabilitation du principe du respect du droit international serait une œuvre incomplète pour un Obama applaudi de tous les coins du globe. A. Y.