La brusque envolée des prix des produits alimentaires constatée durant toute l'année 2009, en particulier entre les mois de novembre et décembre, a été pour beaucoup dans la hausse du taux d'inflation. Le rythme d'inflation moyen en Algérie a atteint 5,7% en 2009 contre 4,4% en 2008, a indiqué hier l'Office national des statistiques (ONS) qui attribue cette variation à plusieurs facteurs, essentiellement la flambée des prix des biens alimentaires. L'ONS relève une hausse globale du prix de ces produits à 8,23%. Les produits agricoles frais ont augmenté de 20,54% et ceux des produits manufacturés de 3,54%. Le coût des services a également augmenté dans une proportion de 4,14%. L'ONS relève toutefois une légère baisse de 0,43% des produits alimentaires industriels. Seule exception à cette tendance haussière observée en 2009, la baisse relativement importante des prix des huiles et graisses (-19,75%) et du lait, fromages et dérivés (0,86%). Cette baisse s'explique certainement par la forte concurrence entre les producteurs nationaux induite à la fois par le développement de leurs capacités productives et la baisse des prix des matières premières sur le marché international, la poudre de lait entre autres. Envolée des viandes et de la pomme de terre Pour l'ONS, tous les autres produits du groupe alimentation ont subi une forte hausse durant l'année écoulée. Il s'agit essentiellement des viandes rouges et blanches locales dont les prix au détail ont de quoi dérouter le consommateur. Malgré une année pluvieuse, une disponibilité en fourrages et aliments composés, outre les pacages gratuits dans les zones steppiques, les prix de la viande de mouton ont connu une augmentation moyenne de 26,96%. L'ONS fait aussi état d'une forte hausse des prix des légumes frais (20,14%), les poissons frais (19,81%), la viande de bœuf (19%) et les œufs (18,36%). Produit de très large consommation, qui plus est cultivé sur d'importantes superficies, la pomme de terre a fait une subite envolée l'année dernière, soit une augmentation de 16,61%, faisant passer le kilo de ce tubercule de 15-20 DA à plus de 55 DA. Les viandes blanches, le poulet en particulier, ne sont pas en reste de cette tendance haussière, l'ONS l'évaluant à 15,99%. Maigre consolation, les prix fluctuants des fruits frais ont fait que leur hausse ne dépasse pas les 12,13%. Autres constatations de l'ONS, des hausses sont observées dans tous les produits composant le panier des biens et services représentatifs de la consommation des ménages. La plus importante hausse, indique l'ONS, a été enregistrée par le groupe «alimentation-boissons non alcoolisés», avec 8,23%, suivi par le groupe «éducation-culture et loisirs» (6,03%), «transport et communication» (3,58%), et «santé-hygiène corporelle» avec 3,37%. Dans le même temps, la hausse a touché les groupes «logement-charges» avec 2,67%, celui des «meubles et articles d'ameublement» avec une variation de 1,82%, et enfin celui des «chaussures et habillement» avec 0,44%. Une fin d'année trop chère L'ONS indique cependant que pour le mois de décembre 2009, l'indice des prix des produits alimentaires a enregistré une variation négative de -0,2% par rapport au mois de novembre de la même année. Cette variation s'explique en partie par la baisse des prix des produits agricoles frais (-1,3%) et la chute brutale du prix du poulet qui a avoisiné les 22%. Les produits alimentaires industriels ont accusé une croissance de 0,8%, et ce, suite à la hausse subite des prix des légumes secs (13,2%). L'ONS fait constater que les prix des produits manufacturés et ceux des services ont enregistré des variations modérées, soit respectivement +0,2% et 0,1%. L'organisme des statistiques relève que la tendance à la hausse a été plus prononcée au cours de décembre 2009 par rapport au même mois de l'année 2008. Les biens alimentaires, fait-il remarquer, ont connu une hausse de 9,11%, soit 15,66% pour les produits agricoles frais et près de 4% pour les produits alimentaires industriels. La hausse a également concerné les biens de services avec 2,65% et les services 3,75%, ajoute la même source. Il est à rappeler enfin que, depuis octobre 2009, l'ONS a commencé à utiliser un nouvel indice des prix à la consommation pour calculer le rythme moyen d'inflation, basé sur des règles universelles.