La magistrale plaidoirie de maître Serir, relevant des incohérences contenues dans le dossier, a réussi à démonter les accusations retenues contre son client et convaincre les jurés et la cour de son innocence. Le procureur dans son réquisitoire avait requis 20 années de réclusion criminelle. Il est à rappeler que S. M. (47 ans), a été interpellé en 2009 à l'aéroport d'Alger alors qu'il s'apprêtait à se rendre aux Lieux saints de l'Islam suite à un mandat d'arrêt émis en 1997, suivi d'une condamnation à mort par contumace. Tous les arguments avancés alors par S. M. aux policiers n'ont pas empêché ces derniers, sur instruction de la justice, de l'incarcérer à la prison d'El Harrach sous le chef d'inculpation d'atteinte à la sécurité de l'Etat, actes terroristes à l'explosif ayant ciblé les services de sécurité et des institutions publiques (CFPA, une infrastructure relevant du quotidien public El Moudjahid...) et assassinat de personnes à l'aide d'explosifs dont 7 bombes ont été récupérées par les forces de l'ordre suite à une opération succédant à un attentat. Après lecture des 10 chefs d'inculpation dont les faits sont situés entre 1995 et 1997 où il est cité, selon les aveux de Z. A. (terroriste ayant activé au sein du GIA en tant qu'informateur chargé de la surveillance et du recrutement, innocenté et cité comme témoin), comme artificier (fabricant de bombes artisanales pour le compte d'un groupe terroriste appartenant au GIA activant au quartier La Montagne à Bourouba), Maître Serir a pu démontrer son innocence en relevant des incohérences dans l'acte d'accusation. D'une manière magistrale, s'adressant à la cour, il a indiqué que «les filiations (différence de nom entre celui de la personne recherchée et celui de l'accusé), la date de naissance (accusé né en 1952 alors que le mandat d'arrêt était destiné à une personne née en 1962), les noms des tuteurs étaient également différents.» D'un ton plus grave, la défense releva que «le témoin (Z. A.) qui a lui-même fait l'objet d'une tentative d'assassinat de la part de ses ex-comparses terroristes, a reconnu la non- existence de S.M. dans la nomenclature des groupes terroristes activant à Bourouba, ajoutant que «ce sont les aveux de ce dernier qui ont conduit à l'arrestation de mon client». D'une voix grave, maître Serir conclut : «Je me demande pourquoi Z. A. a été innocenté ! La pièce la plus importante que l'avocate avait exhibée était le port d'armes de l'accusé, dûment délivré par les services de sécurité après une minutieuse enquête effectuée par ces mêmes services (...). Est-il possible qu'un patriote comme mon client puisse être accusé d'avoir adhéré à un groupe terroriste alors que le terroriste notoire à l'origine de son arrestation (Z. A.) est en liberté ?» La présidente, visiblement, n'était pas insensible aux preuves avancées l'avocate. Elle finira sa plaidoirie en exigeant l'acquittement que les jurés finiront par accepter. Un acquittement que la présidente prononça après délibération des jurés. La deuxième affaire dans laquelle S. Aek, qui a purgé une peine de 8 années dans la prison de Lambèse pour atteinte à la sûreté de l'Etat et importation illégale d'armes de guerre au profit des groupes terroristes du GIA (cellule terroriste activant en Allemagne et en Belgique en 1994 et 1995 et dans laquelle était impliqué Rabah Kebir), s'est soldée également par un acquittement.