Bien que le procureur de la République, se basant sur les faits criminels portés sur l'arrêt de renvoi, ait requis la perpétuité pour les deux individus arrêtés en septembre 2009, la magistrale plaidoirie de maître Kadri, qui a porté sur des défaillances procédurales, a amené la présidente d'audience , M. Derrar, à prononcer une condamnation de 12 années de prison à l'encontre de B. H., et ce, suite à une délibération. En effet, très pointue dans sa plaidoirie, la défense de ce dernier prévenu axa son intervention sur les pièces à conviction contenues dans le dossier, notamment l'arme à feu ayant, selon l'arrêt de renvoi, «a été utilisée par les deux individus lors des trois vols de véhicule commis à Bordj El Kiffan (Atos), à Rouiba (Logan appartenant à un policier) et au Caroubier (une Mégane dont le propriétaire ne s'est pas présenté à l'audience)». Maître Kadri, dans un calme olympien, s'évertua à démonter «qu'en l'absence de documents prouvant la saisie de l'arme par les policier lors de l'arrestation des deux individus à Ras El Oued (Bordj Bou Arréridj) et l'absence d'expertise de la part de la police scientifique (empreintes et autre analyse balistique), la justice ne pouvait condamner son client pour détention d'arme à feu». Par ailleurs, dira-t-elle explicitement sur un ton interrogatif : «Comment cela se fait-il que le policier, lors de son audition, n'a pu identifier le type d'arme alors que lors de la présentation, il a reconnu l'arme ?» «Mon client est présenté comme un dangereux criminel, alors pourquoi n'a-t-il pas fait usage de son arme, s'il est vrai qu'il en possédait une, lors de son arrestation par des policiers en civil ?», s'interrogea la défense qui finira par dire : «Le dossier est bâti sur des déclarations des trois victimes et sur les déclarations des deux inculpés, insinuant que la «présomption d'innocence est de mise». La défense du deuxième inculpé, Z. F., tenta d'apporter des arguments tendant à le disculper. Pour ce faire, la défense axa sa plaidoirie sur les témoignages des victimes qui affirmèrent à la barre et lors de leur déposition «ne pas connaître cet homme». Des témoignages que la présidente et les jurés ne manqueront pas de prendre en considération puisqu'ils l'acquittèrent des charges retenues contre lui. Dans son réquisitoire, le procureur s'adressant à la cour tenta également de son côté de charger les deux inculpés en les présentant comme de dangereux criminels qui «agressaient des automobilistes durant la nuit pour les délester de leur véhicule et de leurs biens sous la menace d'une arme à feu», ajoutant que «c'est grâce au téléphone subtilisé à une des victimes qu'ils ont été arrêtés dans une des commune de la wilaya de Bordj Bou Arréridj», lieu, ajoutera le procureur, où ils écoulaient les véhicules volés. C'est devant les arguments avancés par maître Kadri et ses pairs que le chef d'inculpation de détention d'arme a été abandonné par la cour qui condamna le principal inculpé, B. H., à 12 ans de réclusion. Tenant compte des témoignages des victimes et des plaidoiries des avocats de Z. F., la présidente, M. Derrar, après une délibération en compagnie des jurés, finira par prononcer son acquittement.