Dans la wilaya de Béjaïa, les discussions ne tournaient qu'autour du match Algérie-Egypte depuis quelques jours. Dans les rues, les cafés, les transports, les écoles, les administrations, bref, tout le monde ne parlait que de ce match. Les pronostics allaient bon train. Chacun donnait le score, en insistant sur la victoire des Verts. Les uns appréhendaient beaucoup ce rendez-vous, les autres par contre demeuraient optimistes quant à l'issue de cette confrontation exceptionnelle. Dans le même contexte, les villes et villages de la vallée de la Soummam se sont mis dans l'ambiance des grands rendez-vous des Combattants du désert (l'EN). Les trois couleurs du drapeau national ornaient les rues et ruelles de toute la région. Des jeunes drapés de l'emblème national chantonnaient à tue-tête des chansons en hommage aux stars de l'équipe nationale. Même les écoliers se mettaient de la partie à chaque sortie des classes. C'est la frénésie. Tout le monde voulait une victoire éclatante de l'EN contre l'Egypte, pour lui prouver que la qualification n'était pas usurpée. Depuis le début de la CAN, le commerce des articles sportifs estampillés à l'effigie de l'équipe nationale a connu une ascension fulgurante. Des tenanciers de parfumeries, des boutiques d'habillement, des librairies et tant d'autres se sont improvisés vendeurs de tout ce qui se rapporte à l'EN. Ainsi, l'on vend des fanions, des tee-shirts, des casquettes, des chapeaux aux couleurs de l'emblème national, des posters de l'EN, des drapeaux nationaux, des bracelets, etc. Les jeunes et moins jeunes se les arrachent, afin de prouver leur amour pour l'EN. Torino et cheb Toufik Quelques-uns font des tours dans les villes en klaxonnant, le drapeau national à la main. Les discothèques n'étaient pas en reste, puisqu'elles passaient en boucle, au moyen de grands baffles, des chansons à l'honneur des joueurs de notre équipe. Les gens s'arrachaient les CD des Torino, cheb Toufik et autres, pour les écouter et se «galvaniser». A mesure que l'heure H approchait, la tension montait d'un cran. On ne lésine sur rien lorsqu'il s'agit de l'équipe nationale, encore plus lorsqu'elle croise le fer avec l'Egypte. A l'heure du match, tous les cafés auront été pris d'assaut par les citoyens de tout âge. Dans les places publiques, l'on fait des projections vidéo des matchs de l'EN. C'est dire que personne n'est indifférent. De 7 à 77 ans, tout le monde est supporter de l'EN. Dans les rues, très rares sont ceux qui se baladeront, car sur l'écran se jouerait presque le destin de toute une nation.