A Tizi Ouzou, tout est réglé au rythme de cette première sortie des Verts dans ce Mondial face à la Slovénie. Depuis quelques jours déjà, les discussions ne tournaient qu'autour d'un seul sujet qui a pour ainsi dire effacé tout le reste de l'actualité : la première confrontation des Fennecs en Coupe du monde après 24 longues années d'absence. Partout, dans les cafés, dans les bus, dans la rue et même dans les demeures et chaumières de la Kabylie profonde, les cœurs ne battent que pour l'équipe nationale. Un seul souhait : voir cette équipe rendre le sourire aux millions de supporters. La ville se pare aux couleurs des protégés de Saâdane et l'on s'attend à ce que toute activité cesse dès le premier coup de sifflet de l'arbitre de cette rencontre tant attendue. Même les vieilles se sont mises de la partie. Ce rendez-vous a tout bousculé. Le ton a été donné par les travailleurs de l'Eniem qui ont préféré travailler vendredi pour se libérer aujourd'hui. Dans les administrations, on parle de la possibilité de libérer les fonctionnaires pour leur permettre de suivre le match. C'est dire qu'on va vivre une opération ville morte à Tizi Ouzou. Ceux qui ne peuvent pas fermer leurs commerces ont déjà leur idée en tête : installer un téléviseur dans les boutiques mêmes. L'ambiance est telle que toute fausse note des protégés de Saâdane risque de causer du dépit. D'autres, par contre, qu'on peut classer dans la catégorie de pessimistes - ils ne sont pas nombreux - ont des avis partagés. Les uns sont pessimistes et d'autres un peu moins. Tout de même, c'est tout le monde qui s'accorde à dire que si notre équipe réussit son premier test, elle ira au deuxième tour. Chaque matin, les gens se rabattent sur la presse écrite pour analyser la moindre information venant d'Afrique du Sud, avant de procéder aux pronostics. «Je salue les décisions, pas faciles à prendre, de notre entraîneur concernant son choix de l'équipe type. Je suis convaincu que l'équipe nationale fera un grand match. Il ne faut pas sous-estimer notre onze», commente un buraliste de la capitale du Djurdjura, et d'ajouter : «N'oubliez pas que même l'équipe slovène n'a aucune expérience en Coupe du monde.» Les espoirs sont tous suspendus alors sur cette première rencontre. Même si un air de pessimisme a gagné certaines, ces derniers espèrent un exploit des Fennecs. Dans les rues de la capitale du Djurdjura l'ambiance est festive depuis plus d'une semaine maintenant. La ville, comme c'est le cas dans toutes les localités de la wilaya, vit que au rythme d'une ambiance d'avant-match. L'emblème national orne les artères principales, chants et musiques fusent de partout.