Ils sont entre 2800 et 3000 enfants nés sous X (hors mariage), recensés chaque année par les communes à travers le territoire national. C'est ce qu'a affirmé hier le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté algérienne à l'étranger, Djamal Ould Abbas, qui fera savoir dans la foulée que son département a déposé un projet de loi au niveau du secrétariat du gouvernement pour régulariser ces enfants et leur permettre de jouir de leurs droits civiques. Répondant à la question d'une députée sur les mères célibataires et les enfants nés hors mariage, lors de la séance plénière consacrée aux questions orales, Ould Abbas a indiqué que désormais, le souci majeur reste la prise en charge des enfants en vue de leur permettre de jouir de leurs droits civiques. «Nous avons présenté un projet de loi qui est actuellement au niveau du secrétariat du gouvernement en vue de régulariser ces enfants sur le plan de l'état civil», a expliqué Ould Abbas, ajoutant que ces enfants devraient, à la faveur du projet de loi, avoir un nom (identité). Ceci, expliquera-t-il, va permettre aux enfants, entre autres, d'être scolarisés. Pour le ministre, l'identification du père de l'enfant ne devrait pas pour autant aboutir à un mariage forcé. «Nous recevons quotidiennement les mères célibataires, âgées pour la plupart entre 17 et 18 ans, que nous prenons en charge dans nos différents centres», a argué Ould Abbas, expliquant que ces dernières sont généralement victimes de la décennie noire. Entre autres raisons de la dislocation de la famille algérienne, le représentant du gouvernement a évoqué le changement du modèle économique, tout en insistant sur les efforts consentis par l'Etat pour «l'émancipation économique et sociale de la femme». Il citera le secteur de la justice comme exemple dans la mesure où pas moins de 36% des employés sont des femmes alors que sur 143 000 microcrédits octroyés, ajoutera-t-il, 52% des bénéficiaires sont des femmes. En outre, s'exprimant en marge de la plénière, Ould Abbas a affirmé qu'environ 21 000 enfants privés de famille ont été pris en charge dans le cadre de la kafala en Algérie. «Sur 29 000 enfants privés de famille ou nés hors mariage durant les dix dernières années, environ 21 000 ont été pris en charge dans le cadre de la kafala par des familles en Algérie et à l'étranger», a précisé Ould Abbas. Trois mille autres enfants privés de famille sont pris en charge au niveau des différents centres spécialisés relevant du ministère, la plupart étant handicapés mentaux ou moteurs, a-t-il ajouté. Dans le même registre, il fera savoir que «l'assainissement des listes des bénéficiaires de la pension pour personnes handicapées aboutit à la découverte de 6000 indus bénéficiaires sur 157 000 handicapés». Il indiquera, par ailleurs, dans un autre contexte, qu'en 2009, 551 mères célibataires ont repris leurs enfants, ce qui constitue, selon ses dires, «un chiffre record».