Statistiques n Il s'agit des enfants nés généralement hors du cadre conjugal ou ceux abandonnés par des mères célibataires dans les hôpitaux pour de multiples raisons. Leur nombre s'accroît de plus en plus et chaque année les autorités enregistrent entre 2 900 et 2 950 bébés abandonnés. Ainsi, on dénombre près de 30 000 bébés ayant subi ce sort durant les dix dernières années. Ces chiffres ont été avancés par le Dr Djamel Ould Abbes, ministre de la Solidarité nationale, hier, en marge de l'inauguration du premier Salon national du bébé organisé à Riadh El-Feth. Une manifestation qui s'étalera pendant toute la semaine tout en prévoyant un programme riche en activités culturelles et scientifiques présentées par les spécialistes invités à l'occasion. S'agissant de la prise en charge de cette catégorie vulnérable d'enfants, le docteur Ould Abbes a indiqué qu'un nombre important est pris en charge par des familles dans le cadre de la kafala, et ce, conformément au décret 92 qui donne le nom de famille à l'enfant alors que d'autres sont placés dans les centres spécialisés et ce, à cause de leur handicap qui nécessite une prise en charge spécifique. D'après le ministre de la Solidarité nationale, près de 23% sont répartis dans les 441 centres qui se trouvent à travers l'ensemble du territoire national. A ce propos, le représentant de l'Etat a réaffirmé l'engagement du gouvernement à s'occuper de cette catégorie dans le cadre du Fonds national de solidarité. «Les nouveau-nés, abandonnés par leur famille et notamment les handicapés, sont pris en charge par l'Etat», dira-t-il. Pour sa part, le président de la société Run Advert X Event, organisatrice de ce salon, a indiqué que l'objectif recherché par l'organisation de Salon du bébé est d'informer les mamans et les familles en général des mesures à prendre pour leurs enfants pour mieux les prendre en charge. Pour cela, différents espaces concernant aussi bien les mamans que les enfants, sont au programme. Dans cette espace, des stands de vente et d'exposition de produits sont prévus lors de cette manifestation. «On veut encourager ce genre d'espace pour élargir le dialogue entre les membres de la famille», dira M. Kaïs, le président de la société Run Advert x Event. A noter que durant toute la semaine, il y aura l'intervention de médecins, de psychologues et de sages-femmes dans les différents thèmes liés à la prise en charge des enfants en général et les bébés en particulier. Les familles peuvent exposer leurs préoccupations aux spécialistes dans un débat ouvert.Le mouvement associatif opérant dans le domaine de l'enfance, est présent également au Salon, à l'image de l'Association algérienne enfance et familles d'accueil bénévoles (Aaefab) qui accueille ces enfants dans des pouponnières dans l'attente de les placer chez des postulants à la kafala. «Depuis notre création en 1987, nous avons accueilli 1 900 enfants et à peu près chaque année nous plaçons 100 enfants chez des familles dans le cadre de la kafala», dira Mourad Preure, président de l'Aaefab. C'est l'occasion pour le mouvement associatif, d'après M. Preure, de proposer aux familles qui veulent adopter des enfants, les différentes pouponnières et de leur expliquer éventuellement les procédures à entreprendre pour accomplir cet acte humanitaire. 85 milliards de dinars pour la solidarité n Le budget alloué à la Solidarité national s'élève cette année à 85 milliards de dinars, a indiqué le ministre chargé du secteur, le Dr Djamel Ould Abbes, qui a fait savoir qu'une partie importante est consacrée aux enfants privés de famille. Le représentant de l'Etat a laissé entendre que ce budget pourrait être revu à la hausse dans le cadre de la loi de finances complémentaire, prévu en juin prochain, et ce, selon la demande exprimée par les différentes catégories de citoyens pris en charge par le Fonds national de la Solidarité.