L'on entend toujours parler du permis à points en Algérie sans que son application ne soit entrée en vigueur. Instaurée depuis longtemps en Europe, cette mesure de lutte contre la violence routière, rappelons-le, consiste à sanctionner le conducteur à chaque violation commise, en lui retirant des points d'une totalité fixée à douze points. Chaque faute est sanctionnée par le retrait d'un ou de plusieurs points suivant son degré de gravité. Un retrait de permis de conduire s'imposerait au cas où le conducteur perd les douze points en question.Ce permis, qui pourrait néanmoins faire décroître le nombre des accidents de la route et réduire l'hécatombe de 4000 morts par an dans notre pays, n'a pas été appliqué à ce jour. Pourtant, l'Union nationale des auto- écoles nous avait annoncé, en fin d'année 2009, qu'il était rentré en vigueur. Le ministre des Transports, Amar Tou, avait cependant démenti cette information diffusée par les médias, précisant qu'effectivement, le décret exécutif est prêt, mais il est toujours entre les mains des ministères concernés, notamment les transports et la justice. Et tant que le gouvernement n'a pas signé ledit projet, son application n'entrera pas en vigueur. Cependant, au début du mois de janvier courant, le directeur de la circulation au ministère des Transports, Hadj Nacer, avait déclaré à son tour que le nouveau code de la route incluant le permis à points sera appliqué durant le mois de janvier 2010. Entre temps, rien n'a été officialisé, selon la Gendarmerie nationale. Contacté par nos soins, le commandant Kerroud de la gendarmerie de Chéraga nous a affirmé qu'aucune instruction concernant cette mesure n'a été reçue à ce jour, comme d'ailleurs les instructions des autres nouvelles mesures du code de la route, à savoir les mouchards d'autobus et la sanction du piéton. «Ces mesures demeurent toujours virtuelles et aucune date d'application n'a été fixée pour le moment», a-t-il déclaré. Si le projet d'installation de mouchards dans les bus et dans les camions est en train d'être finalisé par le ministère des Transports, celui du piéton sanctionné reste encore un projet non entamé.Rappelons que pour réduire les accidents liés à la fatigue et à la somnolence des conducteurs, il a été décidé d'installer des mouchards sur les poids lourds, qui permettent d'enregistrer le temps de conduite et de repos du conducteur de ces véhicules. Le chauffeur, qui est souvent au volant au-delà de ses limites physiques, est souvent à l'origine d'accidents mortels. Ainsi, ce mouchard limiterait les heures de conduite de façon à faire une pause de 30 minutes après 9 heures de conduite. Une idée certes fructueuse mais qui malheureusement tarde à être appliquée, tout comme d'ailleurs les autres aspects contenus dans le nouveau code de la route.