Le scandale qui a ébranlé Sonatrach, première firme pétrolière en Algérie et en Afrique, a dominé l'actualité, avec l'inscription par les Etats-Unis de l'Algérie sur la liste noire des pays à risques. «L'Algérie n'est pas spécialement concernée par le problème de la corruption. Des affaires plus importantes que celle-là ont éclaté un peu partout dans le monde. Ces affaires sont du ressort de la justice, laissons-la faire son travail.» C'est en ces termes que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zehouni, a répondu à une question sur le scandale de Sonatrach en marge de la clôture de la session d'automne du Conseil de la nation. «C'est à la justice, qui travaille avec sérénité, de trancher», tonne-t-il encore, précisant que le comble aurait été que l'Etat ne prenne pas en charge ces problèmes. Inscription de l'Algérie sur la liste noire : des mesures de réciprocité s'imposent Interrogé sur l'inscription de notre pays sur la liste US des pays à risques en matière de terrorisme, Zerhouni est catégorique : «Si Washington n'efface pas l'Algérie de la liste, vous connaissez nos positions», répond-il avant de faire savoir que l'Algérie appliquera des mesures de réciprocité. En clair, si les USA ne retirent pas l'Algérie de cette liste, notre pays prendra les mesures qui s'imposent, malgré les assurances récentes de la sous-secrétaire d'Etat US Janet Sanderson qui a affirmé que la liste n'est pas définitive. «Si réellement c'est nécessaire, nous appliquerons les mesures de réciprocité», affirme Zerhouni qui avoue dans la foulée ne pas connaître le contenu de ces mesures. A la question de savoir si Washington a donné des garanties à Alger concernant le retrait de notre pays de la liste noire, le ministre de l'Intérieur dira qu'aucune garantie n'a été donnée pour l'heure. Dans le même contexte, s'agissant de la lutte antiterroriste, Zerhouni a estimé que la tendance est très favorable. «Depuis longtemps, il n'y a pas eu d'actes terroristes», dit-il, expliquant que «la tendance générale va vers plus de sécurité, plus de contrôle et de points marqués par l'Armée nationale populaire», rappelant qu'«un nombre important de terroristes ont été abattus l'année dernière». A propos de l'incendie d'une église à Tizi Ouzou, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé qu'il y avait eu «des dépassements de la part de certaines personnes irresponsables». S'exprimant sur certains blocages constatés au niveau des collectivités locales, Zerhouni soulignera que le nombre est infime. «Nous souhaitons que la révision des codes communal et de wilaya apportera des solutions à ces blocages», commente-t-il. Sur ce point, le même responsable affirmera que son département travaille sur deux grands projets : la loi sur le code communal et de wilaya. «Nous y travaillons, cela nous prend beaucoup de temps», dit-il tout en faisant savoir que la proposition est soumise au niveau du conseil du gouvernement. Passeport biométrique : un appel d'offres sera lancé Par ailleurs, selon toujours les propos de Zerhouni, un appel d'offres sera annoncé bientôt pas le département de l'Intérieur et des Collectivités locales dans le cadre de la réalisation du passeport biométrique attendu pour le deuxième semestre de cette année. «Nous travaillons dessus et j'espère qu'on sera au rendez-vous au deuxième trimestre», explique-t-il, affirmant que l'appel d'offres sortira ces jours-ci. Pour la fourniture d'équipements, Zerhouni fera savoir que «la conception a été faite par nos ingénieurs». Interrogé enfin sur le dossier d'agrément du parti de Mohamed Saïd qui a protesté avec véhémence contre le retard accusé par le département de Zerhouni dans sa délivrance, le ministre de l'Intérieur répond : «Il faut d'abord savoir si le dossier remplit toutes les conditions ou pas.»