« Sachez que nous sommes prêts à discuter avec nos partenaires pour trouver la meilleure manière de faire face à la menace terroriste », a déclaré, en substance, Mme Janet Sanderson. La liste des pays dont les citoyens seront soumis à des mesures spécifiques de contrôle dans les aéroports occidentaux, établie par les Etats-Unis d'Amérique et sur laquelle figure l'Algérie, n'est pas définitive. En d'autres termes, cela veut dire qu'elle est appelée à changer en fonction de l'évolution de la menace terroriste. C'est là l'essentiel du message transmis, hier, par la sous-secrétaire d'Etat adjointe américaine chargée du Maghreb et du Proche-Orient, Mme Janet Sanderson, au cours d'une conférence de presse animée à l'ambassade des Etats-Unis à Alger. « C'est une mesure qui est toujours à l'étude. Elle a été établie dans l'urgence. Il s'agissait de fermer très vite une faille qui était apparue dans notre système de sécurité. Notre seul souci, en élaborant cette liste, était de protéger les passagers des avions. Elle n'est dirigée contre aucun pays en particulier. Sachez que nous sommes prêts à discuter avec nos partenaires pour trouver la meilleure manière de faire face à la menace terroriste », a déclaré, en substance, Mme Janet Sanderson à une question d'un journaliste qui a tenu à mettre en exergue le caractère incongru et discriminatoire de la décision de Washington de dresser une telle « liste noire ». Tout indiquant qu'elle est venue en Algérie pour exprimer la volonté de son pays d'améliorer les relations algéro-américaines, Mme Sanderson a fait état de l'ouverture d'un dialogue entre Alger et Washington sur, justement, cette très controversée liste noire. Toujours par rapport à cette question, la diplomate américaine a tenu aussi à clarifier la situation en écartant toute idée concernant l'existence d'une brouille entre Alger et Washington. « Le fait que l'Algérie figure sur cette liste ne veut pas dire que nos relations ne sont pas bonnes. Ce n'est pas le cas. Notre coopération est fructueuse et nos relations sont très bonnes », a-t-elle affirmé. Maintenant pourquoi tel pays et pourquoi pas tel autre ? La conférencière s'est par ailleurs refuser à donner les critères sur la base desquels les autorités américaines ont établi la liste des pays dont les citoyens seront soumis à des mesures spécifiques de contrôle dans les aéroports occidentaux. Mme Sanderson, qui, rappelle-t-on, était en poste à Alger en tant qu'ambassadrice entre 2000 et 2003, s'est par ailleurs félicitée des progrès accomplis durant ces 7 dernières années par l'Algérie, notamment dans le domaine de la sécurité. Cela, a-t-elle dit, « même s'il y a encore des progrès à faire ». Quid de la position de Washington par rapport au scandale qui vient d'éclabousser Sonatrach, une entreprise avec laquelle de nombreuses firmes pétrolières américaines entretiennent d'étroites relations d'affaires ? « No comment, cela ne nous regarde pas. C'est une affaire interne à votre pays », a répondu spontanément Mme Janet Sanderson. La sous-secrétaire d'Etat adjointe américaine chargée du Maghreb et du Proche-Orient a eu presque la même réponse concernant la position des Etats-Unis par rapport à la situation sécuritaire au Sahel. Tout en indiquant que la question relevait de la souveraineté des pays de la région, elle a fait savoir, toutefois, que Washington était prête à venir en aide à tous ceux qui en feraient la demande. A signaler que la diplomate américaine a eu à son arrivée hier à Alger des entretiens avec Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Il est prévu qu'elle rencontre aujourd'hui Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères. Pour sa part, M. Messahel a indiqué que la lutte antiterroriste a occupé une « large partie » des discussions avec la représentante du département d'Etat américain. Concernant les mesures de contrôle prises par les autorités américaines contre les ressortissants algériens, le ministre a fait savoir que l'Algérie « a été surprise de figurer sur cette liste de pays qui sont soumis, plus que d'autres, à des contrôles assez sévères ». A ce sujet, il a souligné, selon l'APS qui a rapporté l'information, que l'Algérie a reçu des assurances de la partie américaine, que ce soit lors de l'entretien (téléphonique) entre le ministre des Affaires étrangères, M. Medelci, et la secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary Clinton, ou lors de son entretien avec Mme Sanderson. M. Messahel a indiqué aussi que les Etats-Unis sont un partenaire avec lequel « on se concerte sur des questions d'intérêt commun, notamment la construction maghrébine, la situation au Sahel », même si sur certaines questions, a-t-il relevé, « il y a des positions qui ne convergent pas ».