Les Algériens sont soumis à des contrôles sévères dans les aéroports. Cette attitude, l'Algérie ne l'admet pas, elle estime qu'imposer un contrôle aussi accru et singulier aux Algériens est injustifié. Dans ce cadre, M. Abdelaziz Ziari, président de l'Assemblée populaire nationale (APN), a estimé, jeudi à Alger, que l'inscription de l'Algérie sur la liste des pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures de contrôle particulières est "une provocation", exprimant son "soutien total" à l'application du principe de réciprocité. Invité de l'émission "forum du jeudi" de la chaîne II de la Radio nationale, M. Ziari a fait part de la "colère" de l'Algérie vis-à-vis de ces "mesures provocatrices" prises par les Etats-Unis et la France. De plus, M. Ziari a indiqué que "la réunion prévue entre des représentants de l'APN et leurs homologues de l'Assemblée française sur la création de la grande commission a été gelée en réaction à ces provocations", ajoutant que de tels comportements "n'encouragent pas le renforcement des relations". Il a exprimé l'espoir que "l'appareil exécutif et diplomatique de l'Algérie et toutes les parties trouvent les moyens de réagir à cette question". "Comment l'Algérie peut-elle être parmi les pays qui luttent contre le phénomène du terrorisme et en même temps figurer sur la liste des pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures de contrôle spécifiques" ? S'est-il demandé. A titre de rappel, les Etats-Unis n'est pas le seul pays à instituer des conditions aussi draconiennes pour l'accès des citoyens sur son territoire. Il n'a d'ailleurs fait que suivre l'exemple de la France. Son ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a été le premier à inclure l'Algérie sur une liste rouge. Autrement dit, inscrire l'Algérie sur une liste de pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures de contrôle injustifiées revient à dire que, ni plus ni moins, elle continue d'être l'antre des terroristes, voire d'Al Qaïda. Par ailleurs, l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, M. David Pearce a été convoqué par le ministre pour lui signifier le mécontentement et la colère de l'Algérie envers de telles conditions imposées aux Algériens. Enfin, les autorités algériennes ont fini par réagir, en catimini, plus d'un mois après l'évènement, au scandale qui a concerné, le 7 décembre dernier, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, soumis, selon nos confrères de Liberté, à un contrôle humiliant à l'aéroport de Washington alors qu'il était en visite officielle aux Etats-Unis. "Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a reçu le traitement d'une personnalité en visite officielle aux USA", a affirmé une source diplomatique à la presse et rapporté par l'Expression. Le journal ne donne pas l'identité de ladite source. La réaction est, pour le moins, molle et n'apporte aucun démenti. Selon Liberté, Mourad Medelci, pourtant invité par la secrétaire du département d'Etat américain, Hillary Clinton, qui l'attendait le lendemain pour des entretiens diplomatiques, est tombé dans un traquenard à l'aéroport Dulles de Washington D. C. Des agents de l'administration de l'émigration ont entrepris d'appliquer une procédure bête et féroce sur le ministre de souveraineté algérienne (fouille corporelle, scanner…), faisant ainsi les frais des nouvelles mesures de contrôle musclé visant les ressortissants étrangers figurant sur la liste rouge des Etats, dont l'Algérie, supposés constituer une menace pour la sécurité intérieure des Etats-Unis d'Amérique. Il s'en est suivi des éclats de voix et des échanges peu courtois dans l'enceinte de l'aéroport entre la délégation algérienne et les agents américains, avant que les officiels américains informent le protocole de l'aéroport du caractère officiel du déplacement de la délégation algérienne. Suite à cet incident, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, qui a été lundi soir l'invité de l'émission "Question d'Actu", de l'ENTV, a déclaré " L'Algérie a été extrêmement surprise et contrariée par les mesures de contrôle prises contre ses ressortissants par les Etats-Unis et la France " et de préciser que " nous espérons que le message de l'Algérie transmis par voie diplomatique sera productif pour que cette page soit bientôt tournée ".Toutefois, le ministre a assuré que" nous veillerons à ce que notre pays puisse être considéré comme crédible, qui règle ses problèmes de sécurité mais qui n'a pas de leçons à recevoir ". Selon le même journal, l'Algérie a décidé de porter plainte contre… l'autorité chargée de la sécurité aéroportuaire (Transport Security Administration). Quelques jours plus tard, le 4 janvier, Washington fait savoir que l'Algérie figure dans la "liste noire" de 14 pays établie par les Etats-Unis et dont les citoyens sont désormais soumis à des mesures supplémentaires de contrôle sécuritaire, suite à la tentative d'attentat, le 25 décembre, contre le vol Amsterdam-Detroit de la compagnie Northwest Airlines par un Nigérian de 23 ans.