Le conflit qui oppose le comité de village d'Aghribs, dans le arch des Ath Djennad, au nord de Tizi Ouzou, à l'association religieuse de la région prend les proportions d'un conflit qui trahit un profond malaise qui, à n'en pas douter, va dans le sens de bousculer la structure sociopolitique des villages kabyles. Depuis plusieurs mois, un bras de fer fait rage entre le comité de village et les membres de l'association, à telle enseigne que les développements que cette histoire a connus ont poussé les Ath Djennad à faire appel aux archs environnants pour résoudre le conflit dans le respect des pures traditions ancestrales. Retour sur les événements Un fait inédit s'est produit il y a quelques jours quand un vieux conflit qui a toujours opposé le comité de village à l'association religieuse a fini par se transformer en un bras de fer qui a abouti à des actes de violence. Les malentendus avaient atteint leur paroxysme quand les villageois se sont dirigés vers le chantier d'une nouvelle mosquée pour tout saccager. Une réunion interarchs qui n'a rien donné La réunion tenue avant-hier à la mosquée du village et à laquelle ont pris part les représentants de plusieurs villages avoisinant celui d'Aghribs, dont ceux d'Iflissen et d'Ath Ghobri (Azazga), n'a rien donné. Nous avons appris que cette réunion s'est terminée en queue de poisson. Les représentants de l'association, qui sont arrivés bien après la prière du vendredi et après que des émissaires eurent été envoyés (bien qu'ils étaient invités, avons-nous appris), ont campé sur leur position qui consiste en leur droit de construire une nouvelle mosquée, d'autant que l'association active en fonction du strict respect des lois régissant les associations. Pour leur part, les représentants du comité de village doutent de la provenance des fonds destinés à la construction de cette nouvelle mosquée qui n'a aucune raison d'être d'autant que celle déjà existante et rénovée suffit largement. Cependant, un consensus a été dégagé pour se retrouver la semaine prochaine. Quoiqu'il en soit, ce conflit trahit un profond malaise social et d'orientation religieuse. Bousculer la structure sociale des villages kabyles conduit toujours à ce type de conflits.