Le comité de village d'Aghribs a réitéré hier sa détermination à empêcher la poursuite des travaux de réalisation d'une nouvelle mosquée par l'association religieuse du même village, ont soutenu des représentants de ce comité dans une conférence de presse organisée conjointement avec les parlementaires d'Ath Djennad et le P/APC de la commune d'Aghribs, à l'hôtel Lalla Khedidja de Tizi Ouzou. La menace salafiste Les animateurs de cette conférence de presse ont qualifié les initiateurs de ce projet de réalisation d'une nouvelle mosquée à cinquante mètres de la mosquée ancestrale Sidi Djaffar de «wahhabistes et de salafistes qui défient le village, les lois de la République et les autorités locales», précisant que rien ne peut se faire dans notre village sans l'aval de la majorité de la population, surtout quand il s'agit d'un projet qui s'élève à près de 3 milliards de centimes». Ainsi, les membres du comité du village et les parlementaires de la région ont tenu à alerter l'opinion publique sur «la menace réelle que constituent ces salafistes qui se sont manifestés en premier lieu à Aghribs, sur la cohésion sociale et sur l'islam ancestral, la mémoire collective, les traditions et la culture de la région» que ces derniers fustigeaient publiquement en les considérant comme étant antireligieux. «99% des citoyens de notre village sont contre la construction de ce projet obscurantiste», a indiqué un membre du comité du village, tout en soulignant l'opacité qui caractérise le financement de ce projet qui inquiète sérieusement les villageois. Concernant le permis de construire qui a été attribué pour la construction de cette nouvelle mosquée, le P/APC d'Aghribs, Yermache Rabah, a reconnu qu'il a été floué par deux membres de l'ancien comité du village qui se sont présentés à son bureau avec le cachet du comité, rappelant que l'erreur a été vite réparée en décidant l'annulation de ce permis suite à la pétition des citoyens. D'ailleurs, une plainte a été déposée par l'association religieuse du village contre l'APC pour avoir annulé ledit permis, a-t-il indiqué. En dépit de toutes ces démarches, l'association religieuse a poursuivi l'opération de construction de cette mosquée, avant que la population du village ne décide de stopper par la force la construction de ce projet qui commence à devenir une véritable question d'opinion publique. Selon les conférenciers, particulièrement le nouveau sénateur Mohand Ikherbane, les représentants des archs Ath Djennad, Ath Ghobri et Iflissen, qui se sont réunis vendredi dernier avec les deux parties, à savoir le comité du village et l'association religieuse, n'étaient pas en mission de conciliation, mais plutôt de soutien à la décision de la population du village par rapport à cette question, alors que le verdict des représentants des archs cités plus haut est attendu pour vendredi prochain, selon les affirmations des conférenciers eux-mêmes. Vu les déclarations des conférenciers qui ont tous réitéré la détermination du village à empêcher la poursuite des travaux de construction de cette mosquée et la détermination de l'association religieuse à poursuivre son œuvre, le bras de fer engagé depuis des semaines entre les deux parties risque non seulement de durer mais de prendre des proportions imprévisibles, fait qui exige une ferme intervention des autorités pour mettre un terme à cette situation.