Les Costariciens pourraient élire pour la première fois de leur histoire une femme à la présidence de l'Etat pour succéder à Oscar Arias. Avec 40% des intentions de vote, Laura Chinchilla, candidate du Parti de libération nationale (PLN) et protégée du président sortant, est donnée favorite du scrutin mais la récente remontée dans les sondages de son rival Otto Guevara, du centre droit, pourrait annoncer un duel serré. Si elle obtient au moins 40% des suffrages, Chinchilla peut l'emporter dès le premier tour. Dans le cas contraire, elle devra affronter le candidat arrivé en deuxième position lors d'un second tour en avril. Chinchilla, qui a renoncé à son poste de vice-présidente pour se porter candidate à la magistrature suprême, peut s'appuyer sur la relative bonne santé économique du pays qui lui a permis d'affronter sans trop de dégâts la crise économique mondiale. Elle s'est engagée à poursuivre la politique libérale d'Arias. Otto Guevara, lui, a axé sa campagne sur la lutte contre l'insécurité et la corruption. «Si vous voulez que rien ne change - la concentration des pouvoirs, l'impunité pour les criminels, encore plus de pauvreté et de corruption - alors votez pour Laura Chinchilla», a-t-il lancé lors d'une réunion publique la semaine dernière à San José, la capitale. Guevara, l'un des six candidats qui tentent de barrer la route à Laura Chinchilla, a promis de lutter contre la criminalité et de renforcer la législation sur les armes. Le Costa Rica, qui n'a pas d'armée et a su éviter les guerres civiles qui ont ravagé ses voisins pendant la Guerre froide, fait figure de havre de paix et de stabilité dans la région. Mais le pays est de plus en plus utilisé comme point de passage pour les trafiquants de drogue mexicains.