Les forces armées mauritaniennes imposent un «contrôle rigoureux» aux frontières nord et nord-est de leur pays afin de contrer les «groupes terroristes» et les «trafiquants», a affirmé samedi un haut responsable militaire mauritanien. «Toute cette zone frontalière (avec le Mali, l'Algérie et le Sahara occidental) est désormais placée sous l'autorité de l'armée mauritanienne qui la soumet à un contrôle rigoureux», a affirmé le colonel Mohamed Lemine Ould Taleb, chef du 3e Bureau (bureau des opérations) de l'état-major national, au cours d'une émission à la télévision nationale. Le colonel Ould Taleb a affirmé que ces zones frontalières étaient transformées en «zones militaires où une réglementation stricte est en vigueur» pour faire face aux «groupes terroristes et aux trafiquants en tous genres». La Mauritanie cherche à réaffirmer son autorité sur son territoire vaste et désertique, après les enlèvements fin 2009 de trois Espagnols et d'un couple d'Italiens, revendiqués par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Par ailleurs, l'armée a arrêté vendredi, non loin de la ville minière de Zouerate (centre nord), deux «présumés terroristes» recherchés pour appartenance à Aqmi, a indiqué une source sécuritaire. Selon la même source, les deux hommes ont été aussitôt transportés en avion vers Nouakchott, où ils ont été «interrogés par la police, à la direction de la sûreté de l'Etat». Aucune indication n'a été donnée sur les conditions de leur arrestation, mais selon l'agence en ligne ANI, généralement bien informée, elle aurait eu lieu après un accrochage avec une unité de l'armée mauritanienne. D'autre part, dans l'extrême sud-est du pays, des hommes armés ont brièvement enlevé vendredi un Mauritanien et son chauffeur qu'ils ont ensuite abandonnés à la frontière malienne. «Ils sont sains et saufs mais leur véhicule a été volé par leurs agresseurs», a précisé un proche de l'une des deux victimes.