Notre pays a élargi les discussions et les concertations avec les responsables politiques et militaires des Etats de la bande sahélo-saharienne. Le renforcement de la sécurité transfrontalière est devenu un leitmotiv pour les responsables politiques à Alger. C'est le message que l'Algérie a, semble-t-il, voulu transmettre aux pays riverains de la bande sahélo-saharienne. C'est sous cet angle qu'elle a engagé le dialogue avec les pays limitrophes en vue d'assurer la sécurisation de la région. Dans cette perspective, Alger procède au renforcement de la coopération sécuritaire avec quelques pays frontaliers, à l'image du Mali, la Mauritanie et du Niger. En effet, notre pays a élargi les discussions et les concertations avec les responsables politiques et militaires des deux premiers pays cités. En l'espace de quelques jours, de hauts responsables maliens et mauritaniens ont séjourné à Alger pour discuter de certains aspects du problème. L'occasion de la réunion de la grande commission mixte algéro-mauritanienne, a permis aux responsables des deux pays d'examiner l'état des lieux des relations entre les deux pays. Outre le volet économique, la question liée au sécuritaire a été, ainsi, au centre des discussions qui ont eu lieu entre les responsables politiques algériens et mauritaniens. Selon des sources concordantes, la question sécuritaire et les moyens du renforcement de la coopération dans ce domaine, entre Alger et Nouakchott, a occupé une place très importante lors de ce rendez-vous. Depuis son allégeance à la soi-disant, Al-Qaîda dans les pays du Maghreb islamique, le Gspc fait régner l'insécurité dans la région et constitue une menace permanente. Plusieurs attentats ont eu lieu en Mauritanie, lesquels auraient été commis par des groupes terroristes. Les attaques perpétrées contre une caserne de l'armée mauritanienne, qui a coûté la vie à quatre soldats, ont été attribuées à l'ex-Gspc. Egalement, l'assassinat des quatre touristes français sur le sol mauritanien a été perpétré par des terroristes faisant partie de la nébuleuse islamique. La presse mauritanienne avait affirmé, après l'attentat, qu'au moins deux des suspects en fuite sont des Mauritaniens liés à l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc). D'autre part, après les multiples attaques commises par des terroristes appartenant au Gspc, les autorités maliennes ont pris la mesure de la menace représentée pour la sécurité de leur territoire. Lors du récent séjour à Alger du ministre malien de la Défense, les deux parties se sont concertées sur le volet sécuritaire, discussions qui font suite à la dernière réunion des 5+5 à Nouakchott. Au niveau des frontières Sud, le Mali est désormais, le partenaire privilégié de l'Algérie. C'est dans ce cadre que s'inscrit la visite de Natié Plea, ministre de la Défense et des Anciens combattants de la République du Mali. Lors de cette visite officielle de deux jours, les entretiens ont été axés sur les moyens de renforcer la coopération militaire bilatérale. A noter que les frontières Sud de l'Algérie sont devenues - du fait des activités terroristes et autres rébellions touarègues au Mali et au Niger - une poudrière et menacent la stabilité des pays de la région. Cette collaboration avec les pays frontaliers, représente une opportunité afin de traquer les groupes armés activant dans la bande sahélienne. Il y a lieu de relever la connexion qui existe entre les groupes terroristes et les différents trafics d'armes, de cigarettes et de drogues. A souligner que la sécurité interne du Mali contribue à la stabilité de l'Algérie. L'hypothèse d'une connexion entre les rebelles du Niger et du Mali avec les terroristes activant dans le Sud algérien et le Nord mauritanien, a été plusieurs fois évoquée. Des repentis auraient confirmé que les groupes terroristes activaient au Sahara avec la complicité d'autres réseaux implantés en Mauritanie, au Mali et en Libye. Plus généralement, une coopération entre les pays frontaliers est devenue une nécessité d'ordre sécuritaire; la coopération transfrontalière multiforme entre les pays de la bande sahélo-saharienne constitue, en fait, une grande avancée pour la sécurisation de cette région, démontrant l'inutilité d'une présence de forces militaires étrangères dans le Sahel et le sud du Sahara.