La flambée des prix des fruits et légumes et de certains produits de large consommation a porté un coup dur au pouvoir d'achat des familles aux revenus modestes. Face à cette situation, l'Etat pourrait élargir la liste des produits subventionnés. Une quinzaine de produits alimentaire seront subventionnés par l'Etat afin de stabiliser les prix sur le marché. Cette annonce a été faite hier par le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, lors de son passage à la Chaîne III de la radio nationale. Les produits qui pourraient éventuellement être concernés seraient les légumes secs, le sucre, le thé et le café, le concentré de tomate... «On a constaté que les gens abusent, il y a des augmentations parfois justifiées parce que le prix de revient et le coût de production est cher, mais parfois il n'existe aucune explication objective à fournir», a relevé le ministre en précisant qu'«à travers cette initiative le gouvernement disposera d'une corbeille de produits de large consommation, sur laquelle il aura la faculté d'intervenir soit en fixant, soit en homologuant les prix sur le marché». Evoquant dans le même sillage le prix des lentilles qui, ces derniers mois, a connu une hausse importante, M. Djaâboub a estimé que cette augmentation est justifiée : «Nous importons annuellement 600 000 t de légumes secs, donc nous sommes tributaires de la hausse des prix sur les marché internationaux.» L'autre mesure qui pourrait soulager les ménages consiste à mettre en place une loi de régulation de l'activité commerciale pour la fixation des prix des produits de large consommation à des seuils permettant de préserver le pouvoir d'achat des ménages. En effet, deux lois sur la concurrence et la pratique commerciale ont été adoptées. Il s'agit de deux lois complémentaires pour libérer le gouvernement, cela lui permettra d'intervenir, fixer, plafonner et homologuer les prix et les marges bénéficiaires des biens et des services. Les deux projets de loi ont été endossés par le conseil du gouvernement, ils doivent d'abord être approuvés par le Conseil des ministres et ensuite présentés aux deux chambres du parlement. «Nous espérons que ces deux lois entreront en vigueur avant le mois de ramadhan», a précisé le ministre. Le même responsable a souligné également : «Nous avons constaté que certains commerçants abusent et profitent de leur position dominante. Les agents de contrôle assistent à ces pratiques et ne peuvent rien faire. Nous avons alors décidé d'intervenir pour mettre de l'ordre dans cette activité.» L'interdiction de l'exportation des produits à base de céréales est temporaire Sur un autre chapitre, le ministre a été interrogé sur la possibilité des opérateurs économiques, qui importent la matière première, d'exporter leurs produits, M. Djaâboub a expliqué qu'«à l'heure actuelle, la différence des prix du blé dur et tendre qui sont achetés à 4000 DA, sont cédés à 2000 DA, certains transforment sur les produits importés, d'autres sur les produits subventionnés», et de préciser : «Nous sommes dans l'impossibilité de faire le distinguo entre ce qui est acquis auprès de l'OAIC et ce qui est importé, donc nous avons décidé de suspendre temporairement l'exportation de ces produits pour une meilleure protection de l'économie nationale.» Pour rappel, le ministère du Commerce a décidé il y a quelques mois d'interdire les exportations des produits à base de céréales subventionnés «made in Algeria». Le ministère a d'ailleurs établi une liste qui interdit d'exportation les produits comme le blé dur, le blé tendre, l'orge, la semoule, la farine, les pâtes alimentaires, le couscous mais également le lait pasteurisé en sachet, qui est fortement subventionné par l'Etat algérien.