Au deuxième jour de la grève nationale des enseignants du secondaire, décidée par le Snapest, la bataille du taux de participation est bel et bien engagée à Oran entre le Snapest et la direction de l'éducation. Cette guerre intervient au moment où la Fédération nationale des parents d'élèves de l'inamovible Hadj Dellalou est sortie de son silence pour appeler les enseignants à la sagesse et en s'improvisant porte-parole de la fonction publique et du ministère de l'Education. Hadj Dellalou a animé hier une conférence de presse au siège de son organisation pour appeler les enseignants à cesser leur mouvement de grève car, a-t-il souligné, «le ministre s'est engagé à satisfaire leurs revendications sur le plan salarial», une déclaration qui sonne comme une intrusion de la Fnape dans un débat qui n'est pas de ses prérogatives, affirment des parents d'élèves qui continuent de contester l'hégémonie de l'actuel président sur la fédération devenue une coquille vide sans impact réel sur la dynamique que connaît le secteur de l'éducation. L'intervenant a, au cours de cette conférence de presse consacrée à la grève décidée par le Snapest, voulu remettre en selle la Fnape, empêtrée dans des batailles de leadership entre les pro et les anti-directions actuelles. Concernant le taux de suivi, hier la direction de l'éducation et le Snapest se sont livrés à une bataille à fleurets mouchetés. Si la tutelle affirmait que le taux de participation oscillait entre 41 et 42% aux environs de midi, le Snapap annonçait lui un large suivi de son mot d'ordre avec un taux estimé à 87%. Un responsable de cette formation syndicale que nous avons contacté précisait que les calculs de la direction de l'éducation «sont biaisés et montrent le mépris de la tutelle qui continue de nier la représentativité des syndicats autonomes. Ils ont calculé le taux en incluant les enseignants des autres paliers, les adjoints de l'éducation et les autres personnels assimilés. Notre détermination est grande et notre mouvement sera poursuivi jusqu'à mardi, date à laquelle se tiendra une réunion du conseil national. Nous envisageons d'organiser mercredi avec le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) un sit-in devant le siège du ministère de l'Education. D'autres actions seront étudiées lors de cette réunion du conseil national», a affirmé notre source. Et en attendant le bout du tunnel, les adjoints de l'éducation ont décidé, eux aussi, par le biais d'un communiqué du SNTE, d'un débrayage à partir du 21 février.