Des lycéens venus de différents établissements se sont rassemblés hier devant le siège du ministère de l'Education, sis au Ruisseau. Revendiquant l'allègement du programme scolaire prévu pour l'année en cours, ils avaient entamé leur mouvement de manifestation avant-hier devant leurs lycées. Venus de différents établissements, notamment du lycée Mohamed Hadjres de Mohammadia, d'Ibn Haïthem d'Alger, de Rabah Bitat des Bananiers, de Ben Boussaïd d'El Harrach et d'autres, les jeunes manifestants clamaient «leur ras-le-bol des conséquences des grèves entretenues par les syndicats de l'éducation», dont le «bourrage des cours». Ces derniers sont liés, selon les concernés, au manque de temps, vu que l'année scolaire 2009-2010 a été une succession d'arrêts de cours depuis novembre. D'autant que les cours de rattrapage décidés par le ministère comme solution n'ont pas été assurés à ce jour, d'après les protestataires. Le dernier arrêt de cours remonte au 16 février 2010 et les élèves du secondaire se lassent de voir leurs professeurs «bâcler» les leçons pour achever le programme à temps, c'est-à-dire le 25 mai, comme l'a ordonné le ministre de l'Education. «Entre-temps, nous subissons les conséquences de la pression du ministère sur les enseignants qui présentent les cours sous forme de textes polycopiés», relève, scandalisé, un lycéen de l'établissement Mohamed Mezzari de Bab Ezzouar. «Qu'on nous réduise le nombre de cours afin de pouvoir assimiler», clame une lycéenne. «Les devoirs et les compositions du premier trimestre ont été basés sur des leçons présentées en une semaine», lance une autre élève, poursuivant qu'il faudrait, également, refaire quelques leçons du deuxième trimestre réalisées «à la va-vite», afin de passer les examens dans de bonnes conditions. Les lycéens se lassent, ainsi, d'être ce maillon faible, ignorés par le ministère et par les professeurs. «Nous voulons que le ministère s'occupe de nous car nous sommes en train de payer les pots cassés». Les bacheliers, de leur côté, revendiquent un temps de révision suffisant avant l'examen du baccalauréat, vu que celui-ci est prévu pour le 6 juin de l'année en cours, soit une dizaine de jours seulement après l'arrêt officiel des cours. Une pression alimentée par les professeurs Certains lycéens ont confié que les enseignants sont derrière leur mouvement de protestation. «Ils nous font subir la pression depuis le début des grèves syndicales», témoigne une des manifestantes. Encouragée par ses camarades, cette dernière a continué sur la même lancée, avouant que leurs professeurs ne cessent de rejeter la faute sur le ministère de l'Education. Ceux-ci justifient l'accélération des cours par l'obligation de se plier à la décision de la tutelle qui exige l'achèvement du programme scolaire dans toutes les matières, et ce, tous paliers confondus, le 6 juin.