Les lycéens poursuivent leur grève illimitée depuis lundi dernier qui se généralise dans les autres lycées qui ont manifesté leur protestation hier dans la matinée. C'est le cas du lycée Okba de Bab El Oued ainsi que de beaucoup d'autres lycées d'Alger, où des centaines de lycéens se sont dirigés vers le siège du ministère de l'Education sis au Ruisseau. Pour rappel, des lycéens venus de différents établissements se sont rassemblés hier devant le siège en question pour revendiquer l'allègement du programme scolaire prévu pour l'année en cours. Ce mouvement semble encouragé par les syndicalistes de l'Education qui approuvent le désarroi des élèves face à «ce remue- ménage» qui dure depuis le mois de novembre dernier, date de la première grève qui a gelé les cours trois semaines durant. En effet, le chargé de communication du CLA, Idir Achour, estime qu'il est légitime que les lycéens émettent une telle revendication. Il a confirmé, par ailleurs, que les enseignants subissent une pression de la part des administrateurs et des directeurs d'établissements scolaires qui les obligent à achever le programme. Les élèves, particulièrement les futurs bacheliers, subissent à leur tour la pression de leurs enseignants, d'après notre interlocuteur. Il était impossible, selon la même source, d'appliquer l'idée du rattrapage décidé par le ministère comme solution, vu la surcharge des leçons et le nombre d'heures insuffisant. En sus, le nouveau week-end qui a chamboulé les horaires déjà encombrés. «Il n'y aucun moyen d'assurer un supplément de cours, du moment que les élèves quittent leur établissement scolaire à 17h 30», s'exprime le représentant du CLA, poursuivant qu'il est absurde d'utiliser le week-end pour rattraper les cours, car les élèves ont besoin de repos. D'où l'approbation des enseignants et des syndicats de l'Education quant au mouvement lancé par les lycéens depuis trois jours. D'ailleurs, l'allègement du programme scolaire a été proposé par les représentants des enseignants aux inspecteurs de l'Education qui n'ont malheureusement pas fait passer le message à la tutelle, d'après la même source. Du côté des associations des parents d'élèves «En réalité, le programme aurait été suivi dans les règles de l'art, si ce n'est ces grèves récurrentes qui perturbent la scolarité de nos enfants», dira le président de l'association des parents d'élèves, M. Taliouine. Celui-ci n'a pas manqué de pointer du doigt la tutelle qui joue «le double jeu» en avançant des discours démagogues propices à «berner» la masse protestataire. Une situation qui incite davantage les syndicats à reprendre leur mouvement. En attendant, ce sont les élèves qui payent. «En tant que parents d'élèves, nous soutenons les lycéens dans leur démarche», a-t-il conclu. La tardive protestation A la question de savoir pourquoi ils ont attendu la fin du mois en cours pour débrayer, les lycéens ont répondu «qu'ils ne veulent pas revivre le même calvaire que celui du premier trimestre, vécu juste après la grève des 21 jours». Ils entendent par calvaire «le bourrage» de leçons, l'accélération des cours et le «bâclage» des devoirs et des compositions. Ainsi, un cumul «de mal en point» des élèves, victimes du gel des cours depuis le début de l'année scolaire 2009-2010, les a, cette fois-ci, fait «craquer». Ils ne sont pas prêts de lâcher prise. Du moins jusqu'à ce que la tutelle leur prête une oreille attentive et apporte les vraies solutions à leurs problèmes.