Le premier prix Abdelhamid Benzine a été décerné à la journaliste du quotidien Le Temps d'Algérie. Le prix lui a été remis hier après-midi lors d'une cérémonie tenue à la salle Frantz Fanon. Organisé tous les deux ans depuis mars 2004 par l'association des Amis de Abdelhamid Benzine, le prix récompense les meilleurs jeunes journalistes ayant montré un sens de professionnalisme dans leur reportage. Dans son allocution, Belkacem Mostefaoui a rappelé le parcours du militant et journaliste qu'était Abdelhamid Benzine. Il a tenu à rappeler que l' homme dont le militantisme est reconnu par tous, était membre du PPA et officier de l'ALN. En revenant sur l'itinéraire de Benzine, Hassan Djaballah qui a formé plusieurs générations de journalistes a souligné qu'il y a toujours eu des espaces de liberté et des hommes libres tels que Benzine. Avant la remise des prix, le journaliste Ahmed Ancer a noté que le prix Abdelhamid Benzine récompense les journalistes ayant réalisé un travail professionnel appréciable. Il faut noter que le jury a fait un travail remarquable pour choisir les meilleurs journalistes sur les 25 candidats. Le jury a d'abord nominé cinq journalistes dont ceux du quotidien Le Temps d'Algérie, Slimane Laouari et Nouria Bourihane. A l'issue de ses délibérations, le jury a décidé, à l'unanimité, d'attribuer le prix Abdelhamid Benzine 2010 à Nouria Bourihane, du Temps d'Algérie. Le jury considère que le reportage sur Berriane réalisé par notre journaliste répond aux “canons du journalisme” en la matière. Le reportage, réalisé au lendemain des émeutes qui avaient secoué la ville, reflète avec fidélité la réalité vécue par les différentes communautés de la ville, et donne la parole aux différents acteurs locaux, sans parti-pris ni commentaire. Emue par cette distinction, Nouria Bourihane y voit une reconnaissance du travail accompli par l'équipe du Temps d'Algérie, en un an. “C'est la première fois de ma carrière que je reçois une distinction, et je suis ravie car ça rejaillit sur mon journal qui vient juste de boucler sa première année”. Nouria Bourihane associe à son prix sa collègue Nawel Hadj Abdelhafid qui a réalisé le reportage photo. Le deuxième prix a été attribué à la journaliste du quotidien El Watan, Lamia Tagzout, alors que le prix spécial du jury qui récompense à chaque édition un journaliste pour sa carrière, est revenu à Cherif Mammeri qui a mené une belle carrière à la télévision. La cérémonie a été rehaussée par la présence de militants et journalistes, notamment des amis de Benzine. Le premier prix a été remis par Yvette Maillot, la sœur du grand militant qui a donné sa vie pour l'Algérie durant la guerre de Libération, alors que les deuxième et troisième prix ont été remis respectivement par Mme Fatma Teguia et Noureddine Abdelmoumene. La projection de diapos intitulées La colombe de Beni Ourtilane (Benzine y est né) a été le moment le plus fort de la cérémonie. On a revu Benzine dans son village natal, à côté de ses compagnons de lutte tels que Kateb Yacine et de ses amis journalistes. Sur un fond musical entonné par la gasba (flûte algérienne), on a revu l'homme, le militant et le journaliste qui est passé par la prison de Lambese et par toutes les écoles de combat pour la liberté. Les amis de Benzine et les présents ont eu une pensée pour Ahmed Akkache qui n'a pu se déplacer et le regretté Aït Amara dont l'épouse, invitée au micro, n'a pu retenir sa grande émotion. Il faut rappeler que l'association Abdelhamid Benzine qui active depuis sept ans organise ce prix biannuel, des colloques et des séminaires. Les camarades de Bezine préparent déjà le prochain coloque qui se tiendra en mars 2011.