Le nom de Abdelhamid Benzine est lié à l'histoire de notre pays, dans sa lutte contre le colonialisme et dans son combat pour un projet de société prônant la démocratie, le progrès et la justice sociale dans une Algérie indépendante. Membre, très jeune, du PPA (Parti du peuple algérien) puis du MTLD (Mouvement pour les libertés démocratiques), il adhère au PCA (Parti communiste algérien) en 1953. Commissaire politique au sein de l'ALN, il est arrêté dans le maquis de Sebdou (Tlemcen) et condamné à 20 ans de travaux forcés. Ses livres, Lambése, Le Camp, Journal de marche, La montagne et la plaine, Le sergent, racontent le maquis, la torture, les privations, la maladie, les humiliations et les exécutions vécues par ses compagnons et sa personne dans les geôles et les camps d'internement de la France colonialiste. Un témoignage pour rendre hommages aux martyres et aux militants mais également pour que tous se souviennent des sacrifices tant consentis afin d'arracher cette précieuse liberté. La politique et la résistance, il n'en sortira jamais et mènera son combat au sein de l'ORP et du Parti de l'avant-garde socialiste. Abdelhamid Benzine c'est également Alger Républicain, dont il a été rédacteur, rédacteur en chef et directeur gérant, le long d'une aventure qui a marqué les esprits, les combats et qui n'a eu cesse de défendre les opprimés. En mai 1993, avec des mots qui défendent son idéal, il écrit ce texte dans Alger Républicain «Bien avant Spartacus, les hommes n'ont pas cessé de se battre pour mettre fin à la loi de la jungle, à celle des bandits, pour que le travailleur soit frère du travailleur au-delà de toutes les frontières qui d'ailleurs n'en finissent pas d'être détruites, les unes après les autres. Combien sont-ils morts qui ont cru, à juste raison, qu'il est possible de construire un monde de liberté et de grande justice ? … Puisse, en ce mois de mai, celui des nouvelles espérances, le gel ne pas venir détruire nos amandiers en fleurs !» Ni la torture, ni les endroits sinistres comme la prison de Lambèse ou le camp de Bohgari, ni la clandestinité post-indépendance, ni le terrorisme n'ont pu altérer ses convictions.Durant la remise du prix de Benzine 2010 à nos consœurs Lamia Agzout et Nouria Bourihane et au journaliste Cheif Mammeri, on l'aura entendu dans une projection à la salle Mohamed Zinet, Benzine répondre à cette question : «Est-il d'actualité de vous dire Camarade ?» et Benzine a répondu : «Plus que jamais.»