La wilaya de Bordj Bou Arreridj a bénéficié d'un programme important de logements. Ce programme qui concerne toutes les formules de construction est censé satisfaire le besoin pressant de la population dans ce domaine. La crise de logement qui guette les citoyens est sérieusement prise en charge par les autorités. Ces dernières ont consacré une enveloppe faramineuse pour financer la construction de milliers d'habitations au profit des citoyens de toutes les localités. Mais la réalisation de ce programme bute sur de graves contraintes. En plus de l'indisponibilité des matériaux de construction et des entreprises de réalisation, se pose la question du foncier. Dans certaines communes, les élus avec les techniciens ont du mal à trouver des assiettes pour implanter les projets. Comme les projets sont importants, le sujet est posé avec acuité. Même les infrastructures de base comme les établissements scolaires sont soumis au même problème. Dans ces localités, les terrains appartiennent en majorité aux privés. C'est le cas surtout pour les communes du nord et l'ouest de la wilaya. Beaucoup de citoyens réclament la construction de ces infrastructures. Mais quand il s'agit de céder l'assiette nécessaire, ils rechignent. Aux retards mis dans les virements des dus, s'ajoute la question des prix pratiqués dans l'évaluation des terrains. Ce sujet a hypothéqué pas mal de programmes à El Mehir, Mansourah, Zemmoura et Djaâfra sans oublier les communes environnantes. Pourtant les habitants sont pauvres dans cette région. Ils ont besoin plus que d'autres de l'aide de l'Etat. Leurs revenus sont maigres. Le chômage galopant ne leur permet pas de se prendre en charge. Leurs maisons sont anciennes, ils méritent de vivre dans des conditions décentes, mais ils en sont privés. La contrainte du relief Le relief difficile de la région n'arrange pas les choses. Pour implanter des logements et des infrastructures, il faut des surfaces plates. Or, dans ces zones montagneuses il est difficile d'en trouver. Cela cause des retards dans la réalisation des projets ainsi qu'une réévaluation pour cause de travaux supplémentaires de terrassements. La répugnance des entreprises de réalisation à travailler dans un environnement hostile aggrave le dossier. Sachant que le code des marchés exige un appel d'offres, ce dernier sort souvent infructueux. Le malheur des habitants ne s'arrête pas là. Comme la région est boisée, le problème se pose avec les forêts. L'administration de ces dernières refuse de céder les parcelles demandées. Pour les élus, préserver la nature c'est bien, sauver les hommes c'est mieux. Ce n'est pas l'avis des forestiers confortés par la loi qui leur permet de préserver le massif vert qui encercle les villages. Dans beaucoup de cas, ces projets sont même retirés. Comme les responsables locaux se doivent de livrer les programmes ils les donnent aux APC capables de les réaliser. Cela a amené les élus de plusieurs APC à rechercher des terrains adéquats.
Les POS, ces outils indispensables C'est le cas à Mansourah où une assiette importante a été dégagée au lieudit Laïchoubi. L'APC d'El Mehir a jeté son dévolu sur Lemdama pour y implanter des centaines de logements. Ils permettront de régler la question du rapprochement des administrations et des habitations. Les maisons éparses c'est beau quand il s'agit de villages. Mais pour les villes cela complique l'existence des habitants. Cela nous ramène à la nécessité de revoir les études urbaines des cités. L'opération n'est pas aisée quand on sait que dans la plupart des communes, les plans d'occupation des sols sont dépassés ou carrément inexistants. Pourtant ces outils sont indispensables pour maîtriser le développement des villes et villages. Avec des POS élaborés correctement, les zones urbanisables seront bien déterminées. En attendant, c'est tout le programme de logements inclus dans le plan quinquennal 2010-2014 qui est hypothéqué. Autant dire qu'il y a urgence.