Considéré comme étant l'établissement le plus important affecté à ce genre d'activité à Annaba, le centre caritatif de Sidi Belaïd de la place d'armes, est confronté à une situation dramatique qui tend à s'aggraver de jour en jour. Ce centre, qui est géré par l'association El Ihcène pour l'aide aux personnes sans domicile fixe (SDF) de Annaba, abrite bon an mal an et dans des conditions inhumaines une quarantaine de pensionnaires, dont 21 femmes, tous des SDF et pour la plupart des malades mentaux, si ce n'est des handicapés physiques, des femmes et des filles abandonnées. L'établissement manque de l'essentiel, à savoir d'un encadrement spécialisé à même d'y assurer l'hygiène et le minimum vital en matière de logistique. Et c'est là justement la raison qui a poussé la directrice de ce centre, qui est en même temps la présidente en exercice de l'association El Ihcène, à lancer un appel aux autorités compétentes et tout particulièrement au wali de Annaba, en espérant qu'ils se penchent sur les problèmes de cet établissement. Se confiant au journal Le Temps d'Algérie, Mme Dridi Zakia s'émouvra de la situation de l'asile, elle dira : «Notre établissement est dépourvu de toute commodité. En l'absence d'éclairage public, les personnes âgées sont toujours confrontées à des accidents la nuit, en traversant la cour du centre à cause du manque voire de l'absence d'éclairage et l'état déplorable des lieux. En cas de sinistre, nous rencontrons les pires difficultés pour évacuer nos malades au service des urgences de l'hôpital. Il nous est souvent arrivé de nous faire assister par des âmes charitables, des voisins, des bienfaiteurs, puisque nous ne disposons même pas d'un véhicule utilitaire». Et d'ajouter : « Toutes les installations existantes sont défectueuses et datent des années cinquante. De plus, les débordements des eaux usées au niveau de plusieurs locaux du centre, dus à la vétusté des canalisations exposent les pensionnaires à des maladies à transmission hydrique». La présence d'une immense décharge d'ordures ménagères au niveau de la cour B, du côté de la rue Saint-Nicolas, pose un sérieux problème de salubrité du fait des odeurs pestilentielles qui s'en dégagent et de la prolifération de rongeurs. Pour Mme Dridi, la question est d'ordre organisationnel et incombe en premier lieu à l'APC de Annaba. Selon elle, il lui est impossible d'entrer en contact avec le premier responsable de la commune, même pour lui soumettre les cas urgents, celui-ci étant trop souvent injoignable, trop préoccupé par d'autres affaires. Comble de la misère, les pensionnaires du centre se plaignent du froid et de l'absence de chauffage dans les locaux. La directrice regrettera que l'APC locale n'ait pas respecté les instructions du wali en septembre 2008, qui enjoignait les élus de prendre en charge cet établissement. Non seulement rien n'a été fait, mais au contraire cette injonction a eu un effet démobilisateur chez ces derniers.