Dispositif n Les personnes âgées auront incessamment leur loi spéciale qui les protégera, qu'elles soient au sein de leur propre famille ou dans des centres. C'est ce qu'a annoncé, hier, Nouara Djaâfar, ministre déléguée chargée de la Famille et de la Femme, en marge de la célébration de la Journée nationale de la personne âgée.Cette loi, en discussion actuellement, sera présentée, selon la ministre par son département en collaboration avec le ministère de la Solidarité nationale, lors des réunions gouvernementales. «Nous voulons arriver à stabiliser les personnes âgées dans leur famille en tant que foyer et noyau de la société», a-t-elle indiqué, annonçant que les enfants qui abandonnent leurs parents seront punis par la loi. «On doit sensibiliser les familles», a-t-elle repris. Cette journée nationale, organisée par l'association nationale SOS 3e âge en détresse Ihcène, à la Bibliothèque nationale d'El-Hamma (Alger), en présence d'éminentes personnalités ministérielles et étrangères, a été couronnée par une série de recommandations. Celles-ci tournent autour de la protection des droits de la personne âgée du point de vue juridique. «Il a été constaté qu'il existe très peu de textes juridiques relatifs à la protection de la personne âgée. Il faut promulguer une charte sur les personnes âgées», a appelé le secrétaire général adjoint de l'association Ihcène, Abdallah Belaribi, qui a également appelé à l'ouverture de petits centres spécialisés en gériatrie ou des services de gériatrie au sein des hôpitaux. Les participants à cette journée ont appelé à l'établissement de mesures pour assurer une vie décente et digne à la personne âgée par la création d'une caisse ou d'un fonds social de solidarité -vieillesse qui serait alimenté par la contribution du Trésor public, des caisses de sécurité sociale, de contributions diverses, de dons de bienfaiteurs et d'associations caritatives. Ils ont, en outre, revendiqué la revalorisation des pensions de retraite et la pension octroyée à la personne âgée, la gratuité des soins (rééducation, cure, médicaments) avec la prise en charge des dépenses spécifiques comme les lunettes, les dentiers, les prothèses, les aliments diététiques et la gratuité du transport. L'association Ihcène a appelé à l'aide à domicile (soins…) et demandé des programmes de détente et de loisirs. Sur le plan familial, il a été recommandé le renforcement du dispositif législatif pour la lutte contre la démission familiale, l'abandon et la maltraitance physique et morale sans omettre de limiter le placement dans des foyers d'accueil où la personne âgée doit être séparée des malades mentaux. «Ces deux catégories ne peuvent cohabiter d'autant plus que la personne âgée est démoralisée de se retrouver dans un foyer loin de sa maison», a repris le vice-président de l'association. «Ils ont besoin d'affection», a-t-il conclu. l Me Ali Haroun, membre d'honneur à Ihcène, a indiqué que 1% des vieillards ne vivent pas dans leur famille, dont 3 000 dans des centres. Il s'est interrogé sur l'âge officiel d'une personne âgée chez nous. «L'ONU définit une vieille personne à partir de 60 ans. Et chez nous, une personne ne peut être admise dans un foyer qu'à partir de l'âge de 65 ans», a-t-il indiqué.