L'APC est tenue pour responsable de la dégradation totale de l'établissement, lequel est déjà dépourvu de toute commodité. La situation qui prévaut au centre de Sidi Belaïd de la vieille ville (Place d'Armes), géré par l'association El Ihsène pour l'aide aux personnes sans domicile fixe (SDF) est plus que critique. Le toit précaire de ce centre abrite un nombre important de pensionnaires, une quarantaine, dont 20 hommes et 21 femmes. Ce sont en majorité des malades mentaux, handicapés physiques, des femmes et filles abandonnées. Lâché par les autorités locales, notamment l'APC de Annaba, cet abri est sans personnel spécialisé, ni pour l'hygiène, ni pour la cuisine. A ce propos, Mme Dridi Zakia, la directrice de ce centre et présidente de l'association, lance un appel en direction du wali, sollicitant son humanisme, afin qu'il se penche sur les problèmes de cet établissement caritatif. Brossant un tableau noir de la situation, elle dira : « Notre établissement est dépourvu de toute commodité. En l'absence d'éclairage public, les personnes âgées sont toujours confrontées à des accidents la nuit, en traversant la cour du centre. Pis encore, pour les évacuer au service des urgences de l'hôpital, nous sommes assistés par des voisins, des bienfaiteurs, puisque nous ne disposons même pas d'un véhicule utilitaire. » Et d'ajouter : « Toutes les installations existantes sont défectueuses et datent de l'ère coloniale. Les débordements des eaux usées au niveau du centre, dus aux canaux exigus, risquent de causer des maladies à transmission hydrique. » Selon notre interlocutrice, c'est le P/APC de Annaba qui est responsable de cette situation. En effet, cette association qui supplée aux insuffisances d'une commune, dont le seul souci est de préparer le congrès FLN du 19 mars prochain, est seule sur le terrain. Toujours selon elle, elle ne peut jamais joindre le premier responsable de la commune, surtout en cas d'urgence, puisqu'il est toujours absent ou en réunion. Un autre problème, les pensionnaires souffrent du froid, notamment en cette période hivernale en l'absence de chauffage. « En cet hiver glacial, je vis le calvaire, d'autant plus que je souffre de rhumatisme », déplore un pensionnaire septuagénaire. Outre l'absence de commodités, nécessaires au bien-être de ces SDF, la présence d'une immense décharge d'ordures ménagères au niveau de la cour B, du côté de la rue Saint- Nicolas, pose un problème de salubrité. Celle-ci est à l'origine de la prolifération de rongeurs et autres bestioles susceptibles de générer toutes sortes de maladies. Malgré les instructions données par le wali au président de l'APC, lors de sa tournée du 28 septembre 2008, de prendre en charge la situation alarmante de cet établissement, rien n'a changé, et c'est toujours la même situation. La commune de Annaba donne l'impression d'être uniquement intéressée par les affaires juteuses. Des priorités, comme celles du centre des SDF de Sidi Belaïd, ne figurent pas dans le programme de l'APC, en dépit de la gravité de la situation dans laquelle se débat cette frange de la société, laissée pour compte.