Les locaux commerciaux. Voilà un sujet qui soulève beaucoup d'interrogations et surtout de critiques acerbes de la part de la population de l'arrière-pays de la vallée de la Soummam. L'initiative du président de la République, à travers le programme de 100 locaux commerciaux pour chaque commune, a connu des couacs dans quelques communes, sises au sud-ouest de Béjaïa. Si le problème du manque de foncier est évoqué à chaque fois, il n'en demeure pas moins que si celui-ci est contourné, les lieux de construction de ces locaux par contre, sont inappropriés et controversés par notamment les jeunes demandeurs d'emploi. A Aït R'zine, l'APC n'a construit que 10 locaux commerciaux faute d'assiette de terrain assez grande pour recevoir les 100 unités prévues. A Ighil Ali, chef-lieu de daïra pourtant, aucun local n'est érigé faute de la disponibilité de terrain. Là encore, le foncier est un véritable casse-tête pour les autorités locales, étant donné que la majorité des terrains relèvent du domaine privé. Aussi, le relief accidenté de cette localité est constitué de collines, de pitons et de précipices. A Boudjellil, ce sont quelque 48 locaux commerciaux qui ont été réceptionnés ces dernières semaines. Toutefois, le lieu de leur implantation a fait couler beaucoup d'eau sous les ponts. En effet, ces locaux sont érigés en rase campagne, au lieudit Larbâa Takdimt, un hameau limitrophe au CW42A. Ce lieu où il ne peut y avoir aucune activité commerciale, à cause du nombre insignifiant des habitants, qui ne dépasseraient pas une cinquantaine. Ainsi, ces locaux sont construits et laissés en l'état. L'argument du manque de foncier ne tient pas la route, du moment qu'il existe des villages, comme Beni Mansour où Tala L'bir, qui pourraient recevoir ces locaux, au lieu de les laisser dans un no man's land, ne bénéficiant à personne. A Tazmalt, ce sont des dizaines de locaux, qui ont été construits dans les années 1990, au marché hebdomadaire de cette ville. Ils sont hélas vides jusqu'à présent, et ils ont connu des actes de dégradation, tout en étant transformés en lieux de débauche, de beuverie et d'ordures en tout genre. D'aucuns s'accordent à dire que c'est de l'argent jeté par la fenêtre. Le centre commercial, qui fut érigé dans les années 1990 aussi, est resté désespérément vide, mis à part quelques activités qui le maintiennent comme tel. Ce lieu est devenu également un lieu mal fameux, fréquenté par tous les individus issus des milieux malsains de la ville. Seule note de satisfaction, les 100 locaux commerciaux construits et réceptionnés l'an dernier, et qui sont attribués aux demandeurs d'emploi des différents dispositifs d'aide. Actuellement, ils ne sont pas encore occupés, car il manque leur raccordement au gaz naturel et à l'électricité. Ainsi, le programme des 100 locaux par commune dans l'arrière-pays de la Soummam, connaît des fortunes diverses, mais une chose est sûre, c'est que sa réalisation n'obéit pas au pragmatisme et à la réalité du terrain, et aussi la prise en considération des caractéristiques de chaque commune et sa capacité à réaliser ce programme présidentiel.