Reçus mercredi par un responsable de la présidence de la République, les praticiens de la santé publique ont décidé de surseoir à tous les rassemblements prévus mercredi, notamment celui devant la présidence en signe de «bonne volonté», mais maintiennent la grève entamée depuis 3 mois et demi, jusqu'à ce que des solutions concrètes soient trouvées à leurs revendications. Les récentes déclarations d'Ouyahia à leur sujet sont «un non-évènement», déclarent-ils. ffichant une satisfaction mesurée des derniers développements, c'est-à-dire la tenue du rassemblement de mercredi devant la présidence malgré toutes les formes de pression et d'intimidation que les praticiens ont subies, et l'audience qui leur a été accordée, les deux présidents syndicaux, Lyes Merabet pour le SNPSP et Mohamed Yousfi pour le SNPSSP, ont déclaré que tous les rassemblements prévus le 17 mars y compris celui devant la présidence n'auront pas lieu. «Nous avons décidé de surseoir au rassemblement prévu mercredi devant la présidence de la République ainsi que les traditionnels rassemblements devant les sièges de wilaya», a annoncé Lyes Merabet, considérant comme «pas positif» le fait d'être reçus à la présidence. «Un saut qualitatif» dans les relations avec les pouvoirs publics pour les praticiens de la santé qui va, selon les deux présidents, dans le sens du dénouement de la crise. «Nous espérons que cette démarche aboutisse enfin», déclare de son côté Mohamed Yousfi, qui affirme que «le dossier des praticiens a été déposé le jour même du rassemblement à la présidence». Tout en dénonçant les pressions subies par les praticiens, souvent malmenés, voire tabassés lors des rassemblements, comme ça a été le cas devant la présidence, les deux présidents syndicaux se disent optimistes «quels que soient les obstacles», parce que convaincus de la justesse de leurs revendications. La détermination des praticiens qui répondent à chaque fois présents en est la preuve, selon eux. Interrogés sur les déclarations du Premier ministre à propos de la grève des médecins, les deux responsables s'étonnent qu'il feigne d'ignorer leurs revendications, considérant ses propos de «non-évènement». «Il pouvait bien nous recevoir et régler notre problème, nous l'avons bien sollicité à maintes reprises», constate Merabet avec dépit avant que son collègue ne s'interroge : «Pourquoi citer l'exemple d'un pays (Canada, ndlr) juste pour le côté répressif et ignorer le côté légal ? Eux, ils n'attendent pas 3 mois pour être reçus», fait-il remarquer, avant d'ajouter : «Ouyahia est en train de mélanger entre les activités complémentaires et les activités de soins». Pour les praticiens, dont le contact est désormais coupé depuis le début du mois avec la tutelle, l'espoir réside donc dans l'intervention du président de la République. Enfin, les deux responsables n'ont pas omis d'afficher leur soutien et leur solidarité avec les «cachetiers» de la radio et exhorte les pouvoirs publics à régler rapidement leur situation.