Alors que leur dossier est au niveau de la présidence de la République, les praticiens surseoient à leur sit-in. Les praticiens de la santé publique ont décidé de surseoir au rassemblement national prévu le 17 mars devant le siège de la Présidence à El Mouradia, sur les hauteurs d'Alger. «Nous avons décidé de reporter le prochain sit-in tout en maintenant la grève sous sa forme actuelle», a déclaré, hier, le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) à, lors de la conférence de presse hebdomadaire, animée conjointement avec le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé (Snpssp). Laquelle conférence a eu lieu au siège du syndicat des paramédicaux à Alger. Tout en maintenant leur débrayage, les médecins ont assuré que le service minimum sera respecté au niveau des centres sanitaires étatiques. Cette résolution intervient deux jours après le rassemblement tenu devant la plus haute instance de l'Etat. Elle traduit une nouvelle tournure dans le mouvement de contestation des blouses blanches. «Nous avons été reçus par le chargé des relations avec les citoyens et organisations. Nous lui avons remis notre dossier. Ce dernier a promis de transmettre nos doléances à qui de droit», a indiqué le Dr Merabet. Désormais, la plate-forme de revendications des praticiens est au niveau de la présidence de la République. «Pour nous, cette démarche est un signal fort envoyé par le premier magistrat du pays», a signalé, pour sa part, le Dr Yousfi. En effet, le conseiller du Président s'est engagé à relancer les deux syndicats protestataires sur la question «dans les meilleurs délais». Aussi, ces syndicats seront informés de toutes les démarches effectuées en vue d'aplanir la situation. Cependant, les praticiens n'ont pas fixé d'échéancier aux services de la Présidence pour la prise en charge de leur dossier. Au demeurant, les deux conférenciers ont affiché l'espoir de voir cette démarche aboutir à du concret. Le cas échéant, ils n'ont pas exclu de renouer avec les sit-in. «En l'absence d'une solution concrète, nous reprendrons la protestation par voie de rassemblement», a averti le Dr Merabet. Telle est la position des praticiens de la santé par rapport à la démarche de la présidence de la République. Pour rappel, cette démarche est la conséquence directe du rassemblement de mercredi dernier des blouses blanches devant cette institution. «On a essayé de nous disperser, mais le rassemblement a eu lieu», a affirmé le Dr Yousfi. Pour sa part, le Dr Merabet a dénoncé le refoulement de centaines de médecins. Selon lui, ces derniers étaient venus des wilayas du centre du pays pour assister au rassemblement. Par ailleurs, les représentants des praticiens semblent ne pas donner de l'importance aux propos tenus à leur égard par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. «C'est un non- événement», a déclaré, sur ce plan, le Dr Yousfi. Jeudi passé, M.Ouyahia a fustigé les praticiens grévistes. «Cessons de faire les hypocrites. Le statut particulier n'est pas un costume sur mesure, il doit répondre aux normes fixées par la loi», a-t-il affirmé. En guise de réplique, les deux syndicats ont précisé que la position de Ouyahia s'inscrit en porte-à- faux de la démarche présidentielle. En outre, ils ont révélé que les rencontres de conciliations au niveau du ministère de la Santé sont suspendues. «Cela dure depuis le 24 février pour nous et le 3 mars pour nos amis», a signalé le Dr Yousfi. A ce rythme, la survie du secteur de la santé publique est compromise.