La suspension des manifestations publiques ne veut toutefois pas signifier l'arrêt définitif du large mouvement de contestation entamé depuis plus de deux mois. La grève se poursuit pour les deux syndicats des praticiens de la santé publique, et ce en raison de l'infructuosité de la réunion de conciliation qui s'est tenue la semaine passée avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Les présidents du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), les docteurs Lyes Merabet et Mohamed Yousfi, ont ainsi expliqué, au cours d'une conférence de presse tenue hier, que la suspension des manifestations publiques, consentie comme un signe d'apaisement et de bonne volonté de leur part, ne veut toutefois pas signifier l'arrêt définitif du large mouvement de contestation entamé depuis plus de deux mois. D'autant plus qu'aucune des revendications des grévistes n'a sérieusement été discutée et que la récente, mais tardive, ouverture du dialogue n'a pas pu désamorcer la crise qui perdure dans le secteur de la santé publique. « La grève, qui connaît un taux de suivi d'une moyenne de 80%, se poursuivra tant que la plateforme n'est pas satisfaite. Tout particulièrement la révision du statut particulier et du régime indemnitaire, qui reste la condition sine qua non de toute discussion et de toute cessation de débrayage », ont affirmé les présidents syndicaux. « En 1989, le salaire d'un médecin débutant dans le secteur public était de 5 à 6 fois le salaire minimum garanti contre seulement le double aujourd'hui », a précisé le Dr Merabet. La seule concession que semble avoir fait le ministère de tutelle durant ces entretiens, et qui a un tant soit peu satisfait les grévistes est la promesse faite en termes de facilitation d'accès au logement. Ce qui ne les empêchera pas de reprendre leurs manifestations publiques, après que le rassemblement prévu devant la présidence de la République, mercredi dernier, eut été annulé pour être reçus par Abdelaziz Belkhadem. « Si les discussions n'aboutissent pas, et l'amorce de règlement qui a été faite n'abouti pas sur des solutions et des actions concrètes, nous n'excluons pas le recours à d'autres formes de protestation, comme les nombreux sit-in et marches que nous avons tenus hebdomadairement depuis l'enclenchement de notre mouvement de protestation », ont assuré les deux présidents.