Un rassemblement des praticiens de la santé publique est prévu aujourd'hui à 11h devant la présidence de la République. En grève depuis près de trois mois, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) maintiennent ainsi leur mot d'ordre, puisqu'aucun effort n'a été consenti par les pouvoirs publics. « Nous avions gelé nos manifestations hebdomadaires en signe de bonne volonté. Toutefois, aucune avancée n'a été enregistrée », explique le docteur Mohamed Yousfi, président du SNPSSP. Ce dernier explique d'ailleurs ce « silence assourdissant » des autorités, ministère de la Santé à leur tête, par leur « mépris », ressenti et affiché, envers les citoyens. « Ils hypothèquent les chances du pays de sortir du sous-développement », considère-t-il. Dès lors, les médecins grévistes, estimant qu'ils n'ont « rien à perdre », organisent une action de contestation « sous les yeux du premier magistrat du pays ». Les responsables syndicaux demanderont même à être reçus par les services de la Présidence. « Nous avions introduit, le 10 février dernier, une demande d'audience officielle, à laquelle aucune suite n'a été donnée », déplore le Dr Yousfi, tout en ajoutant : « Nous n'avons pas d'autre choix ». Les syndicalistes qui se disent conscients des risques encourus, affirment cependant être déterminés à aller jusqu'au bout. « Quitte à être malmenés, arrêtés et même tabassés », assure le président du SNPSSP, qui conclut, ironique : « Nous appréhendons plus la météo et la pluie que les ordres reçus par les forces de sécurité ».