Les agents de la police urbaine de la wilaya de Bordj Bou Arréridj ont mené une campagne contre les commerçants qui ont occupé les trottoirs de plusieurs rues de la ville. Les agents ont saisi des quantités énormes de produits qui jonchaient ces espaces censés destinés aux piétons. Depuis des années, les piétons se plaignent de la perte de leur espace. Les citoyens qui circulent dans les rues sont surpris par le nombre d'étalages. Ils sont aussi agressés par les cris des vendeurs et les objets de toutes sortes. Ils n'ont d'autre choix que d'emprunter la route au risque de côtoyer les voitures. Des accidents ont été enregistrés à cause de cet état qui préoccupe les deux parties. Et dire que la nouvelle réglementation en matière de sécurité routière oblige les piétons à utiliser les trottoirs. Encore faut-il qu'ils soient libres. Avant que les services concernés punissent les contrevenants, ils devraient d'abord libérer ces accotements. Les automobilistes ne sont pas mieux placés. Eux aussi sont gênés dans leurs manœuvres principalement pour garer leur véhicules. Les commerçants, encore eux, utilisent tous les moyens pour s'approprier les aires de stationnement. A l'aide de cageots, échelles ou chaises, ils se réservent un espace qui ne leur appartient pas. Des empoignades ont eu lieu pour cela. Le citoyen ne sait plus à quelle autorité s'adresser face à ces agressions. Les vendeurs qui se croient tout permis, et surtout appâtés par le gain facile font feu de tout bois. Le respect du consommateur est le cadet de leurs soucis, comme le prouvent les chiffres de la direction du commerce. Pour une ville propre Cette intervention salutaire des agents de police a été saluée par les citoyens qui voyaient leur marche perturbée ainsi que leurs affaires. La ville est aussi déformée par ce phénomène. Des objets en tous genres et des produits de toutes les tailles sont entreposés au mépris de toutes les règles d'esthétique, d'urbanisme et d'organisation de la cité. Des problèmes d'hygiène sont également posés. On a souvent vu des fruits exposés à quelques mètres de produits de quincaillerie ou de vêtements. La santé du citoyen et son intérêt sont foulés au pied tout comme la réglementation. Il fallait que l'Etat réagisse. La campagne a été forte. Des quintaux de fruits ont été saisis. Des centaines de poulets ont été également pris aux commerçants qui ont dépassé les limites de leurs locaux. Ces produits ont fait le bonheur des patients des hôpitaux. Les vêtements, articles de sport, robes et habits pour enfants ont subi le même sort ainsi que des souliers qui ont été donnés à des associations caritatives. Les policiers ont libéré dans leur passage les rues des objets utilisés pour interdire illégalement le stationnement des véhicules. 7 locaux fermés L'assainissement ne s'est pas limité à l'extérieur. Il a touché également les pratiques commerciales et le respect des règles d'hygiène. Cette mission est prise en charge par les services du commerce. Au cours du mois écoulé, ces services ont effectué 1856 interventions et 13 sorties avec les vétérinaires. Cela leur a permis de relever pas moins de 219 infractions liées à l'absence de registre du commerce, de défaut d'affichage des prix et de factures pour les pratiques commerciales, de manque d'hygiène et d'absence d'étiquetage pour les règles de qualité. Ils ont été amenés à dresser 212 procès-verbaux qui ont été transmis à la justice. 7 locaux commerciaux ont été en outre fermés.Pour revenir aux normes de qualité, près de 9 tonnes de produits divers ont été saisis. Le défaut de facturation a dépassé les 428 millions de dinars.
Contrôle des balances La tromperie touche aussi le pesage. L'annexe de l'est de l'Office national des normes légales a dépêché une brigade pour l'inspection des appareils de mesure. Cette opération qui n'a pas eu lieu depuis 15 ans devra permettre d'arrêter un désordre dont les consommateurs ont payé les prix. Des balances de toutes les origines autorisent toutes les malversations. Beaucoup de citoyens se sont plaints des quantités achetées. Mais l'absence d'autorité a laissé le consommateur sans protection. Comme le prix est calculé en fonction du poids on peut imaginer les recettes indûment engrangées. L'opération devra durer jusqu'au mois de mai. Avec les prix élevés des produits de large consommation, cette organisation peut préserver les intérêts du consommateur et le protéger contre l'appât du gain facile chez beaucoup de commerçants. Mais les consommateurs espèrent que ces actions ne soient pas ponctuelles. Les tromperies quant à elles sont durables malheureusement.