La Commission européenne a demandé hier aux autorités suisses «d'agir le plus efficacement possible» pour résoudre son contentieux avec la Libye et éviter une implosion de l'espace Schengen. «La commissaire en charge de la sécurité et des affaires intérieures, Cecilia Malmström, s'est entretenue hier avec la conseillère fédérale suisse pour essayer de régler ce contentieux», a précisé son porte-parole Michele Cercone. La commissaire a demandé à la Suisse «d'agir le plus tôt et le plus efficacement possible pour résoudre ce contentieux qui peut mettre à mal la cohérence du système Schengen», a-t-il annoncé. «Il est demandé aux deux parties de faire des efforts», a-t-il ajouté. La commission condamne la décision de la Libye de suspendre la délivrance de visas aux ressortissants des pays de l'espace Schengen, car elle est «unilatérale et disproportionnée», a-t-il précisé. Le porte-parole de Mme Malmström s'est en revanche refusé à toute précision sur les actions demandées aux autorités suisses. Selon certaines informations, il est demandé à la Suisse de retirer les noms de certains dirigeants libyens de la liste noire des personnes interdites de visa pour les pays de l'espace Schengen dont la Suisse est membre. La Libye demande également à la Suisse de présenter des excuses. «Je ne peux pas entrer dans les détails», a expliqué Michele Cercone pour éluder la question. La Suisse et la Libye sont en pleine crise diplomatique depuis l'interpellation musclée, en juillet 2008 à Genève, d'un fils du dirigeant libyen, Hannibal, sur plainte de deux domestiques l'accusant de mauvais traitements. La Confédération helvétique a fait inscrire le colonel Kadhafi et 187 autres personnalités libyennes sur la liste noire des personnes ne pouvant plus obtenir de visa pour l'espace Schengen.