A la fin de l'assemblée générale ordinaire de la Fédération algérienne de football, son président, Mohamed Raouraoua, avait été approché par des dirigeants de clubs de la division 2. Ces derniers voulaient avoir des explications sur le système de championnat qui va être mis en place la saison prochaine et qui prévoit la rétrogradation des deux derniers de la D 2 en division inférieure. Le président de la FAF s'est montré surpris par une telle approche car pour lui les problèmes de championnat relèvent plus de la Ligue nationale de football que de la fédération. Il était, également, déçu parce qu'il croyait que les dirigeants de clubs avaient assez de discernement pour déranger un président de fédération qui a tant à faire pour redresser le football algérien plutôt que de s'occuper d'histoires de «championnite». En outre, il pensait que cette affaire de rétrogradation était définitivement réglée. «La fédération a joué franc jeu avec les clubs de la division 2. Elle n'a pas voulu imposer un championnat avec ou sans rétrogradation. Nous avions demandé aux présidents de clubs de la division 2 de se réunir et de débattre sur la variante qui leur semblait la plus adéquate. Ils l'ont fait et ont même voté. Au final, il y a eu 16 présidents qui étaient pour la rétrogradation et seulement 4 contre. La fédération n'a, donc, trahi personne. Elle n'a fait que se plier à la décision de la majorité. Qu'on ne vienne pas me dire aujourd'hui que la FAF a failli à sa parole ou quelque chose comme ça.» Le président de la FAF estime qu'il a trop à faire en ce moment. «Les gens pensent que nous sommes entièrement focalisés sur le Mondial et l'équipe nationale. Que l'on ne s'y méprenne pas. Effectivement, la Coupe du monde est quelque chose d'important mais aujourd'hui nous avons dépassé cette échéance dans nos projets. Pour nous, la Coupe du monde est quelque chose d'entendu. Il y a tout un staff technico- médico-adiministratif qui gère cette affaire et nous avons mis à la disposition de cette équipe le maximum de moyens pour qu'elle se prépare dans de bonnes conditions. Mais plus que cela, c'est la situation du football algérien qui accapare notre esprit. A la FAF, nous sommes désormais tournés vers l'après-Coupe du monde. En septembre, va débuter la phase qualificative à la CAN de 2012 et juste après il faudra songer à l'échéance de 2014 et à la Coupe du monde qui se déroulera cette année. Il y a des équipes comme celle des olympiques qui va avoir à négocier la qualification aux JO de Londres de 2012 ou celle des A' qui pourrait prendre part au CHAN de 2011, sans oublier toutes les sélections de jeunes qui vont devoir s'engager dans les qualifications à leurs CAN respectives. En parallèle, nous avons le professionnalisme à lancer. A l'heure où je vous parle, je ne peux vous dire que tout sera prêt pour la saison prochaine, mais comme je l'ai annoncé en assemblée générale, il y aura bien la création d'une ligue professionnelle. Il y a les différentes académies à suivre de près et il va falloir négocier pour obtenir le centre de Sidi Moussa. C'est bien de s'intéresser à la Coupe du monde mais nous, à la FAF, nous sommes en train de nous projeter sur ce qu'il conviendra de faire après cette échéance.» La Fédération, selon les estimations faites par ses experts, compte sur une enveloppe budgétaire de 190 milliards de centimes en 2010 pour mener à bien son programme de travail. Dans cette somme, 103 milliards seront consacrés à la prise en charge de toutes les équipes nationales alors que 18 milliards iront aux ligues et 24 milliards seront utilisés pour la prise en charge des catégories de jeunes des clubs.